L'Insee dépeint une France convalescente en fin d'année

conjonctureL' art de la prévision est difficile. Encore plus lors de chocs économiques violents. En juin, l'Insee anticipait une chute de l'activité de 0,6 % au deuxième trimestre. Finalement, et cela a été « une franche surprise », relève Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture à l'Insee, la France est sortie de la récession entre avril et juin 2009 pour enregistrer une croissance positive de 0,3 %. L'Insee avait calculé en juin n'avoir que 5 % de risque de se tromper dans ses prévisions.Au moment où la prévision a été réalisée, les statisticiens n'avaient pas connaissance du retournement à l'?uvre dans l'industrie, lequel s'est produit en mai. Ensuite, l'Insee a sous-estimé le rebond des économies émergentes et l'impact des primes à la casse sur les économies.situation fragileL'Institut prend acte que la France est en « convalescence », souligne Sandrine Duchêne, pour qui « la situation est fragile et une rechute n'est pas impossible mais peu probable ». L'Insee prévoit désormais que le PIB progressera de 0,5 % au troisième trimestre, puis de 0,3 % sur les trois derniers mois de 2009, au lieu d'une précédente prévision selon laquelle l'activité se serait contractée de 0,2 % au troisième trimestre et aurait stagné au quatrième. L'Institut estime que, sur l'ensemble de l'année, la contraction de l'activité sera de 2,2 %. L'acquis de croissance à la fin 2009 ? c'est-à-dire la hausse du PIB en 2010 dans l'hypothèse d'une croissance zéro chaque trimestre ? serait de 0,5 %. Ce qui confère un caractère très prudent à la prévision du gouvernement pour 2010, à savoir une progression du PIB de 0,75 %.Pour Benoît Heitz, chef de la division Synthèse conjoncturelle, « l'économie française confirmerait sa sortie de récession, mais avec une croissance modérée ». D'après le scénario de l'Insee, malgré la hausse des exportations tirées par le commerce mondial, l'investissement des entreprises va continuer à baisser d'ici à la fin de l'année mais à un rythme plus lent.À la forte contraction de l'activité correspondra la poursuite de la dégradation du marché du travail. L'emploi total diminuerait de 120.000 postes au second semestre, portant les destructions à 420.000 sur l'année, dont 500.000 dans le secteur marchand. Les emplois aidés ont compensé une petite partie des destructions. Le taux de chômage atteindrait 9,7 % en fin d'année. Dans ces conditions, le pouvoir d'achat des ménages marquerait le pas ? + 0,2 % et + 0,1 % aux troisième et quatrième trimestres ? en raison de la faiblesse de l'activité mais aussi de la remontée des prix et d'un soutien moins fort du plan de relance. La consommation sera donc quasi atone sur la fin de l'année, expliquant ainsi la mollesse annoncée de la reprise. nInfographie2col 70mm
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