Champion du lobbying, seigneur des anneaux

« Nous allons changer les bidonvilles de rio en banlieues. »jeux olympiques 2016Six juillet 2005. Une clameur assourdissante envahit les rues de Londres. Réuni à Singapour, le Comité international olympique (CIO) vient d'offrir à la capitale anglaise l'organisation des Jeux olympiques 2012. De l'autre côté de la Manche, Paris voit son rêve s'envoler pour quatre petites voix?Quatre ans après, le CIO est rassemblé à Copenhague pour désigner aujourd'hui la ville hôte des Jeux 2016. Depuis le début de la semaine, la capitale danoise est le théâtre d'un défilé de VIP. Des vedettes sportives aux chefs d'État, chaque ville candidate a sorti l'artillerie lourde pour optimiser ses chances de succès. à commencer par Chicago qui peut compter sur le soutien du couple Obama. Michelle a rallié la Scandinavie avant-hier, alors que Barack est attendu tôt ce matin pour faire une brève apparition. Une présence présidentielle qui pourrait s'avérer décisive. Personne n'a oublié le traumatisme de Paris 2012. À l'époque, l'investissement personnel de Tony Blair avait joué un rôle majeur dans la victoire britannique.Pour 2016, pas question de reproduire les mêmes erreurs. Le temps de la corruption étant a priori révolu, les officiels n'ont d'autre choix que de se déplacer personnellement. la déferlante « carioca »Rio est ainsi représentée par le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, Madrid par le roi d'Espagne, Juan Carlos, et Tokyo par le Premier ministre japonais, Yukio Hatoyama. « Leur présence ne permettra pas l'obtention d'un nombre significatif de voix, mais si elle change un ou deux votes, elle peut être décisive », admet Jacques Rogge, le président du CIO. « C'est avant tout une histoire de lobbying. Malheureusement, nous n'avons pas été suffisamment forts dans ce domaine il y a quatre ans », regrette Jean-François Lamour, ancien ministre français des Sports (2002-2007).à ce petit jeu, il semble que les États-Unis aient un coup d'avance. Porté par l'aura de Barack Obama, Chicago apparaît comme le grand favori de cette élection. Le soutien de Michael Jordan, légende des Chicago Bulls, de la famille de Jesse Owens, quadruple champion olympique des Jeux de Berlin en 1936, et d'athlètes comme Michael Johnson, Nadia Comaneci et Jackie Joyner-Kersee ne sera pas de trop pour endiguer la déferlante « carioca ».« Il n'y a pas qu'en anglais que l'on peut dire : ? Oui nous pouvons ! ? » a asséné hier le président Lula, premier défenseur de la candidature de Rio. La « ville merveilleuse » espère devenir la première sud-américaine à accueillir les Jeux. « Nous allons changer les bidonvilles en banlieues, changer nos mentalités, donner une chance à la jeunesse et les JO seront un accélérateur », a lancé hier Lula, qui passera le grand oral du CIO aux côtés de l'un des atouts magiques de Rio, le légendaire footballeur Pelé. Du très lourd.alexandre jaquin Même si elle traine sa faiblesse structurelle et ses problèmes de sécurité comme de sérieux boulets.La règle tacite de rotation géographique voudrait que les JO retrouvent le continent américain en 2016. Dans cette optique, Madrid et Tokyo n'ont que peu de chances d'être retenues. De l'avis d'experts, le dossier nippon est pourtant le plus solide. Mais de récents sondages ont montré le peu d'engouement populaire que suscite cette candidature au pays du Soleil-Levant. Un argument auquel le CIO est très sensible.Alexandre Jaqu
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