L'euro fort fait chuter le

La livraison vendredi dernier à Hambourg du premier Airbus A380 d'Air France a mis en lumière les inégalités des entreprises européennes face à la faiblesse du dollar, la monnaie des transactions aéronautiques. Si Airbus s'inquiète pour ses marges, tandis que l'euro flirte avec 1,5 dollar, la compagnie aérienne est en revanche ravie d'une parité qui réduit le prix des avions. Le prix catalogue d'un A380 s'élève aujourd'hui à 330 millions de dollars, 100 millions de plus qu'en 2001, année où la commande d'Air France a été passée. En réalité, le prix négocié est bien moindre. Pour le groupe des compagnies de lancement de l'avion, dont Air France fait partie, il varie entre 40 % et 60 % du prix catalogue, selon les experts. À cela s'ajoutent les effets de change. « Lorsque nous avons commandé l'appareil, en 2001, le dollar était très haut par rapport à l'euro (autour de 0,8). Aujourd'hui, il est très bas, explique à « La Tribune » le directeur financier d'Air France-KLM. La baisse du prix d'achat est de l'ordre de la moitié. »Gros avantageLe calcul est plus complexe que la simple prise en compte de la parité euro-dollar au moment du paiement des acomptes, lesquels sont échelonnés sur plusieurs années (20 % du prix catalogue, soit 40 % du prix négocié environ), puis du solde à la livraison de l'avion. Il dépend en effet du niveau de couvertures de change en vigueur à chaque étape de la transaction. Ainsi, Air France a payé les acomptes à une parité de 1 euro pour 1,20 dollar en moyenne. Pour le solde, le transporteur n'a pas profité de la parité actuelle, car les couvertures prises l'an dernier se situent à 1,30. Néanmoins, l'avantage est énorme par rapport au 0,8 de l'époque, à l'heure où la préservation du cash demeure l'une des priorités. En euros, l'A380 n'est pas trop cher. Par ailleurs, le financement des trois autres appareils prévus pour la saison estivale 2010 est assurée. Cela sans l'aide des crédits à l'export de la France ou des États-Unis pour Airbus et Boeing, auxquels ne sont pas éligibles les compagnies aériennes de la même nationalité que celle des constructeurs. Pour le directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, ces règles doivent être changées.n Le prix catalogue d'un A380 s'élève aujourd'hui à 330 millions de dollars.
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