Grèves : à l'étranger, la France reste fidèle à sa réputation

Ambiance de guerre dans les rues de France », titrait en une le 18 octobre le quotidien iranien « Kayhan ». « Les barricades encerclent Sarkozy », dramatisait le quotidien espagnol « Pùblico » le même jour. Le 26, l'actualité en France se résumait pour « USA Today » à quelques lignes sur le coût quotidien de la grève et à une photo d'une rue encombrée de poubelles ! A travers le monde, les récentes grèves ont été décortiquées par les médias. « Il est certain que la dégradation du climat social n'améliore pas l'image de la France à l'étranger », admet David Appia, le président de l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII). « Heureusement que l'Hexagone a de nombreux atouts à faire valoir pour compenser cette habitude de contester les réformes », poursuit-il, citant notamment sa situation géographique, au carrefour de l'Europe, la qualité de ses infrastructures et le niveau de formation de sa main-d'oeuvre.Compréhension des étrangersDes grèves à répétition peuvent-elles faire capoter un projet d'investissement direct étranger (IDE) ? David Appia refuse de l'admettre. « Comme les projets sont des investissements de long terme, ils ne peuvent pas être remis en cause brutalement en raison de quelques mouvements sociaux. Une chose est sûre, nos principaux concurrents, c'est-à-dire nos voisins, ne se privent pas pour mettre en avant le caractère paisible de leurs relations sociales », constate David Appia. Pour mémoire, la France fut la troisième destination mondiale des flux d'IDE en 2009 et la première destination européenne. Les filiales d'entreprises étrangères emploient 2,8 millions de personnes, représentent 40 % des exportations françaises et 20 % de la recherche menée dans l'Hexagone.Toutefois, certains médias se contentent de commenter les perturbations que ces mouvements sociaux entraînent. Pour le quotidien indien « The Hindu », la contestation de la réforme des retraites est en réalité une contestation du libéralisme sauvage. Une opinion que partage l'italien « Il Manifesto » pour lequel « de ce mouvement ample, radical et déterminé pourrait venir une première réponse à la dictature financière née en Europe de la crise grecque et du diktat du triumvirat Trichet-Merkel-Sarkozy ». David Appia l'admet, ces grèves ont été plutôt comprises par ses interlocuteurs étrangers. « La plupart des pays ont dû, doivent ou devront rapidement engager à leur tour une vaste réforme des retraites. Ils comprennent nos préoccupations », explique l'ambassadeur.
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