Groupama fait irruption dans le capital du deuxième assureur italien, Fon-Sai

Groupama aura attendu sept ans. Dès l'été 2003, son patron, Jean Azéma, avait indiqué « rechercher des acquisitions en Italie », espérant que sa nouvelle participation dans la célèbre banque d'affaires milanaise, Mediobanca, l'aiderait « à s'insérer un peu plus » sur ce marché. Après de multiples tentatives, le groupe mutualiste français vient de réussir à prendre solidement pied dans la péninsule. Groupama va faire une entrée fracassante à hauteur de 17,89 % dans le capital de Premafin Finanziaria, le holding de contrôle (à hauteur de 41,64 %) du deuxième assureur italien - et premier pour les polices d'automobiles, Fon-Sai (Fondiaria-Sai). L'assureur mutualiste profite ainsi de la situation difficile de Salvatore Ligresti, l'actionnaire majoritaire de Premafin et donc de Fon-Sai.L'opération s'effectuera à travers une augmentation de capital de 225 millions d'euros dont 145 millions d'euros seront injectés par Groupama. Pour une participation minoritaire inférieure à un cinquième du capital, la somme est relativement élevée estiment les analystes. Mais l'accord avec les membres de la famille Ligresti (qui passera de 54,9 % des parts à 35,78 %) prévoit un droit de préemption en faveur de Groupama dans le cas de cessions d'autres parts de Premafin. L'assureur français assure néanmoins que « dans le cadre de cette opération et en fonction de ses modalités, le maximum auquel nous monterons sera 20 % ». Reste qu'avec environ 2,2 milliards de dettes, le groupe familial pourrait être amené, à l'avenir, à renoncer à certaines participations, comme Liguria-Sasa, le dixième assureur dans la Péninsule. Ironie du sort, les Ligresti avaient justement soufflé à Groupama cet assureur du nord du pays lors de sa cession en 2006.L'irruption de Groupama au capital de Premafin soulève toutefois de nombreuses questions, et pas seulement dans plusieurs bastions du capitalisme transalpin où les Ligresti sont présents depuis des décennies (Mediobanca, Generali, RCS Rizzoli et autres Pirelli).Intérêts croisésL'Autorité italienne à la concurrence («Antitrust ») est mobilisée et devrait se pencher sur la transaction. Un des points qui intéresse au plus haut point l'Antitrust sont les intérêts croisés de compagnies censées être des concurrentes, à savoir le premier assureur italien, Generali, et Fon-Sai, le numéro deux du secteur. Actionnaire de Premafin à hauteur de 5 %, Vincent Bolloréeacute;, éclaireur dans cette manoeuvre (voir ci-dessous), est aussi vice-président de Generali. Or le principal actionnaire de cet assureur (13,5 %) n'est autre que Mediobanca, dont les Ligresti, Bolloréeacute; et Groupama sont, ensemble (14 %) les premiers actionnaires...
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