Le géant Saturn jette l'éponge en France

Rien n'y aura fait. Après vingt et un ans d'efforts vains, Saturn va se retirer du marché français. La filiale du groupe allemand Metro est en train d'explorer « les options stratégiques » pour son enseigne d'électro domestique en France, a-t-il indiqué vendredi par communiqué. Parmi les options, figure la cession de ses magasins à HTM, holding de l'enseigne Boulanger, numéro deux derrière Darty en France. « La meilleure des solutions pour les employés [environ 2.000, Ndlr] sera retenue », assure Metro. Le retrait de Saturn n'est pas une surprise. Ses dirigeants ont eu, plusieurs fois, à démentir des rumeurs de fermeture. Cette fois, le numéro un européen de l'électrodomestique, avec 852 magasins dans 16 pays et 19,7 milliards d'euros de ventes, avoue son échec. Avec 34 magasins dans l'Hexagone, Saturn n'a pas réussi à atteindre l'équilibre. Sa part de marché s'établissait à 2,5 % fin 2009, loin derrière les 13 % de Darty et les 6 % de Boulanger. Erreurs en sérieMetro explique son retrait par la conjoncture économique en France. Mais, en fait, il doit aussi le mettre au compte d'erreurs en série. Saturn a changé trois fois de nom en France. Metro l'a développé sous l'enseigne Hypermedia, puis Planet Saturn, avant de récupérer le droit d'exploiter son nom originel, Saturn, en 2005. Résultat : ce géant, méconnu des Français, a dû surinvestir pour se faire un nom. Il a ainsi dépensé 10 millions d'euros lors de l'ouverture d'un 4.000 mètres carrés dans le centre commercial Domus de Rosny-sous-Bois, fin 2009. L'enseigne a aussi tergiversé. Elle a connu trois PDG différents en trois ans. Et, elle n'a jamais renoncé à ouvrir sur 4.000 mètres carrés, bien que ce format soit rare en France.Boulanger en profitera. L'enseigne exploitée par HTM Group, détenu par l'Association familiale Mulliez, compte reprendre « tout ou partie du réseau ». Les ex-Saturn alimenteront son expansion, notamment en centre-ville et en centre commercial. Boulanger exploite 91 magasins. Francis Cordelette, son PDG, a délibérément maintenu son rythme d'ouvertures à six par an. « C'est dans les périodes où personne n'investit qu'il existe des places à prendre », rappelait-il en début d'année à « La Tribune ».Juliette Garnie
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