Le premier signal de la « vraie 4G » vient de... Moscou

« Il s\'agit pour nous de lancer un message à l\'ensemble du marché, aux opérateurs télécom : vous devez faire pression sur les fabricants de puces, et de portables, afin qu\'ils lancent au plus vite des offres pour le grand public. Car le réseau est déjà prêt », explique à la Tribune Yegor Ivanov, PDG de Yota Networks. Depuis le 9 octobre, douze stations réparties dans deux quartiers de la capitale russe fonctionnent avec la technologie LTE-Advanced. Les abonnés locaux de Yota dont les smartphones sont compatibles avec la technologie antérieure, (LTE 1ère génération, qui correspond au 3,5G), utilisent donc sans le savoir des transmetteurs permettant un débit de 300 Mb/s. Actuellement, les opérateurs proposent des débits réels autour de 20/30 Mb/s.Toutefois, les clients moscovites de Yota ne peuvent pas utiliser le débit potentiel puisqu\'aucun smartphone ni ordinateur actuellement sur le marché n\'est équipé de modem exploitant la technologie LTE-Advanced. « Du point de vue des utilisateurs, le lancement commercial n\'a pas été effectué puisqu\'il est impossible de l\'utiliser », reconnaît le patron de Yota Networks. « Mais du point de vue de la société, le lancement a été effectué car la technologie est installée, elle fonctionne. Ce n\'est pas un test, c\'est une offre commerciale lancée en direction des opérateurs ».Pas de réseau, donc pas d\'appareils Yota place la charrue devant les bœufs dans l\'espoir d\'amorcer une technologie prometteuse, puisque la demande pour le haut débit est indubitable. La société se présente comme un « super opérateur » proposant son réseau à tous les opérateurs mobiles russes, qui revendront à leur tour le service à leurs abonnés. « Il faut bien que quelqu\'un fasse le premier pas avec les abonnés de notre propre structure commerciale. Tant qu\'il n\'y a pas de réseau, il n\'y a pas d\'appareils pour le grand public. Et tant qu\'il n\'y a pas d\'appareils, il n\'y a pas de réseau », résume Yegor Ivanov. Yota occupe une position unique sur le marché russe, n\'étant ni opérateur téléphonique, ni simplement un fournisseur d\'accès Internet mobile. Fondée en 2006, Yota a été le premier à fournir deux ans plus tard au grand public l\'accès à l\'Internet mobile à haut débit via la technologie WiMax. En 2010, la société a précipitamment opéré un virage vers la technologie LTE, qui, contrairement à WiMax, était compatibles avec les smartphones. Yota a aujourd\'hui deux activités : Yota Networks bâtit des infrastructures LTE-Advanced pour d\'autres opérateurs et tandis que Yota l\'opérateur est un fournisseur d\'accès Internet sans fil à des individus et des sociétés dans les 15 plus grandes villes russes. Le groupe appartient à 82% au milliardaire russe Alicher Ousmanov, qui est également propriétaire du second opérateur mobile, Megafon, et actionnaire de Facebook. Véritable départ au premier semestre 2013 Le PDG de Yota Networks affirme que les fabricants ont déjà entendu l\'appel. « Qualcomm, le principal producteur de puces pour mobiles nous a promis qu\'il en mettra sur le marché dès décembre prochain. De son côté, Huawei, le fabricant d\'équipement réseaux, nous assure qu\'il est en mesure de répondre à notre demande ». Yegor Ivanov affirme que Yota Networks n\'aura besoin que d\'un mois ou deux pour mettre en place des réseaux dans les 15 villes russes où il est déjà présent « après que les appareils grand public seront sur le marché et que les opérateurs mobiles seront prêts ». Mais pour quand faut-il attendre le véritable départ commercial du LTE-Advanced ? « Dans la première moitié 2013 », croit Yegor Ivanov, qui espère bien que sa société sera encore une fois la première au monde. La Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis sont sur ses talons, admet-il. « Le signal doit venir simultanément d\'autres marchés que la Russie » pour que les fabricants grand public passent au LTE-Advanced, souligne-t-il. Yota n\'en est pas à sa première prise de risque. Le choix d\'ouvrir des réseaux Wimax (« notre ticket d\'entrée dans le 3G »), un standard technologique rapidement rejeté par les fabricants de smartphone, s\'est avéré mauvais. « Nous avons perdu beaucoup de clients en 2011 lorsque nous avons mis fin au Wimax , explique Igor Torgov. Le Wimax n\'a malheureusement pas vécu toute sa vie, et évidemment les énormes investissements dans l\'infrastructure n\'ont pas été couverts ».
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