D'un côté, de grands groupes industriels installés en Norman...

D'un côté, de grands groupes industriels installés en Normandie (Snecma, Aircelle, Thales Air Systems, Goodrich, EADS, etc.) demandeurs de « partenaires locaux très réactifs » ; en face, des PME normandes qui n'ont pas le mode d'emploi pour entrer en contact avec leurs services achats. Pour rapprocher ces deux univers et créer un écosystème favorable au développement du tissu industriel régional, Fabienne Folliot, l'animatrice PME de la filière Normandie AeroEspace (NAE) ? ex-responsable achats d'Aircelle ? a réuni autour d'une même table directeurs achats et patrons de PME. Et, très vite, ces groupes achats ont fait ressortir la nécessité de mettre en place une première étape : faire obtenir à ces PME la certification EN 9100, spécifique à l'aéronautique. Pourquoi ? « Ce sésame rassure les responsables achats car c'est un gage de fiabilit頻, explique Fabienne Folliot. Et la fiabilité est ici un enjeu vital, tant pour la sécurité que pour les coûts. Pour faire comprendre les niveaux très poussés de qualité exigés par les donneurs d'ordres, Stéphane Jagu, délégué régional Afnor, a souvent recours à cette devinette : « S'il y a 10.000 pièces dans un avion, quelle doit être la fiabilité de chacune des pièces pour qu'aucune ne défaille lors d'un vol ? »? Au total, sur 14 PME candidates, 13 ont été retenues et sont en passe de décrocher leur « diplôme ». Elles ont effectué ce parcours dans une double perspective : primo, travailler avec les donneurs d'ordres normands ; secundo, être référencées par ces grands groupes au niveau national et international. « En se qualifiant localement, elles le sont mécaniquement au national et à l'international », analyse Philippe Eudeline, président de Normandie AeroEspace et directeur technique de Thales Air Systems à Ymare, près de Rouen.Les actions en direction des PME ne se sont pas arrêtées à cette démarche qualité. Deuxième « étage » de la création de cet écosystème : Normandie AeroEspace a emmené 20 PME au Salon du Bourget, en juin 2009, et pris en charge l'organisation de leur participation au niveau logistique, commercial et marketing. « Nous leur avons organisé des rendez-vous commerciaux avec des donneurs d'ordres dans l'optique du développement de leur chiffre d'affaires aéronautique », précise Fabienne Folliot, qui prépare maintenant le troisième étage : préparer les PME aux « mutations à venir dans l'aéronautique ». Un secteur où l'on observe une forte réduction du nombre de fournisseurs, ce qui va obliger ces derniers à être plus gros et plus intégrés. « Les PME vont être amenées à réfléchir à des alliances avec des partenaires et à leur positionnement sur l'échelle de valeur. » La mondialisation et les perspectives de marchés dans les pays émergents sont également jugées stratégiques.Normandie AeroEspace (NAE), 70 membres aujourd'hui, n'est plus ce club informel d'industriels haut-normands créé il y a onze ans. Après s'être constituée en association, NAE s'est ouverte à la Basse-Normandie et aux PME. 37 d'entre elles ont fait leur entrée en tant que membres associés en septembre 2008 aux côtés des membres fondateurs que sont les grands groupes du secteur aéronautique et spatial présents en Normandie, les aéroports locaux, la base militaire 105 d'Évreux, les laboratoires de recherche, les écoles d'ingénieurs et les universités. NAE s'est fixé trois axes de travail : achats-sous-traitance, recherche-technologie et emploi-formation (mise en place de formations allant du bac pro au master mécatronique). Les financeurs ? les deux régions de Haute-Normandie et Basse-Normandie, les Drire des deux régions et les Feder des deux régions ? ont assigné une mission au conseil d'administration et aux trois permanents de NAE, celle d'être un « acteur majeur du développement économique de la Normandie ». Claire GarnierLes écosystèmes séduisent les grands industrielsLa filière Normandie AeroEspace veut tisser des relations étroites entre les PME normandes et les directions achats de grands groupes de l'aéronautique et du spatial installés dans la région. Étape clé pour ces entreprises : obtenir la certification EN 9100 requise pour les « pièces qui volent ».sous-traitance
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