De nombreux accords paritaires en suspens cette année

L'année 2011 commence sur les chapeaux de roue en matière de dialogue social. Dès ce mardi, patronat et syndicats se retrouveront au siège du Medef pour une troisième séance de négociations sur les retraites complémentaires. La semaine prochaine, ils tenteront de faire avancer deux dossiers ouverts depuis de longs mois ? la modernisation du paritarisme et des institutions représentatives du personnel. D'ici là, ils se seront probablement revus pour programmer de nouvelles discussions tout au long de l'année 2011. Le tout sur fond de la feuille de route que ne manquera pas de leur tracer, jeudi, le chef de l'Etat à l'occasion de la traditionnelle cérémonie des voeux aux partenaires sociaux. Cette effervescence débouchera-t-elle sur une année 2011 record en matière d'accords paritaires ? Peu probable tant le contexte se prête peu à la signature de compromis ambitieux. Certes, les négociations ? déjà engagées ou à venir ? sur les retraites complémentaires et la convention d'assurance chômage devraient être conclusives en raison de la nécessité de remplacer les accords existants qui arrivent à échéance à la fin du premier trimestre. Mais ces textes devraient porter sur des ajustements « de paramètres », sans remise en cause en profondeur des dispositifs. Pour le reste, en revanche, les résultats concrets sont loin d'être garantis. Les deux dossiers du paritarisme et des IRP, lancés depuis 2009, n'avancent qu'à pas très comptés. Et les négociateurs ne sont guère optimistes sur leur capacité à parvenir à un compromis à brève échéance. « Au départ, les participants, notamment les syndicats, étaient ouverts sur les IRP. Mais ils se sont refermés très vite. Et aujourd'hui, on en est à parler d'un bilan d'étape », souligne un responsable patronal. DivisionsQuant aux chantiers nouveaux, qu'il s'agisse de l'emploi des jeunes ou du financement de la protection sociale, ils risquent fort de buter sur des contingences politiques alors que les débats liés à l'élection présidentielle de 2012 vont prendre de plus en plus de place. L'année blanche est d'autant plus probable que le patronat est profondément divisé et que la CGT qui a besoin de réaffirmer sa nature contestaire après le conflit des retraites ne devrait pas se risquer à signer des textes d'importance. Cette nouvelle année devrait donc s'inscrire dans la lignée de 2010. À l'exception de la modeste transposition de la directive européenne sur la souffrance au travail, aucun accord n'a été conclu. Et certaines discussions, notamment sur l'emploi, ont purement et simplement été arrêtées.
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