Le pétrolier argentin YPF récemment nationalisé se relance

Cela pourrait devenir un jour un cas d\'école, la nationalisation du pétrolier argentin YPF. Son PDG, Miguel Galuccio, a terminé 2012 sur deux succès. Nommé en juin, cet un ancien de Schlumberger que Cristina Kirchner est allée chercher à Londres, boucle ainsi ses premiers sept mois comme patron d’YPF sur un parcours presque sans faute. Ainsi, le 19 décembre, au siège de Chevron à Houston, il signait un accord avec le groupe américain par lequel les deux compagnies s’engagent à investir ensemble 15 milliards de dollars sur les prochaines années. En une première étape, 1 milliard sera destiné à creuser 100 puits à Vaca Muerta, l’un des gisements d’hydrocarbures non conventionnels les plus importants du monde et joyau d’YPF.Le 28, à la Casa Rosada, le palais présidentiel, et en présence de la chef de l’État Cristina Kirchner, il paraphait un second accord avec Bridas Corp., groupe privé local contrôlé par la famille Bulgheroni et dont fait partie le chinois Cnocc. Les deux pétroliers investiront 1,5 milliard de l’année sur l’année, toujours à Vaca Muerta, où ils creuseront 130 puits. De leur côté, les Bulgheroni se sont engagés à investir 3,4 milliards de dollars sur d’autres gisements entre 2013 et 2017 à travers Pan American Energy, société associant Bridas et le britannique BP (60 %).Augmentation du prix de production et de distribution Si ces accords et ces investissements ont pu être annoncés à la veille du réveillon c’est que Galuccio a pu convaincre le gouvernement qu’il fallait rendre le secteur pétrolier plus profitable pour les entreprises. Présentée comme une nécessité pour qu’YPF puisse atteindre les objectifs qui lui ont été assignés (en finir avec un déficit énergétique qui coûte 12 milliards de dollars par an au pays) en s’alliant à d’autres groupes, cette demande s’est traduite par une augmentation des prix de production et distribution pour toutes les compagnies. YPF et les autres pétroliers (dont Total, numéro un local pour le gaz) toucheront trois fois plus qu’auparavant pour les hydrocarbures nouvellement extraits. Quant aux carburants, ils subissent des hausses régulières qui renforcent la rentabilité d’YPF sur ce marché où la compagnie nationale est leader incontesté.Le \"juste prix\" pour Repsol Parallèlement – et c’était également nécessaire pour que d’autres pétroliers s’associent à YPF – les négociations pour l’indemnisation à Repsol avancent. Ainsi qu’il était prévu, le groupe espagnol s’est adressé au Cirdi (Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements), le tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale, en réclamant un \"prix juste\" pour l’expropriation des actions qu’il détenait dans la compagnie aujourd’hui nationalisée. Mais, à Madrid comme à Buenos Aires, tant au siège des deux sociétés que dans les cercles gouvernementaux, on affirme qu’on n’a jamais cessé de se parler et que les positions se rapprochent.
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