STRONG>Minvielle, le rappeur gasconIl est inclassable, André Minvielle. Chanteur occitan ? Jazzman ? Qu'importe l'étiquette, l'auteur-interprète natif de Pau joue avec les mots et les sonorités depuis des décennies. Virtuose vigoureux à la voix rocailleuse, Minvielle se montre aussi à l'aise avec Bernard Lubat, musicien déjanté et libertaire, qu'avec le chanteur de jazz Jon Hendricks. Il se présente ici avec l'accordéoniste Lionel Suarez, également ouvert à tous les styles. Dans une atmosphère sans façon, type bistrot, nos deux complices déroulent une poésie touchante et décapante qui fait vibrer sur des sujets simples (« Juliette et Lucie ») et engagés (« le Béret », évocation de l'identité, où l'on retrouve Che Guevara, Greta Garbo, Hemingway et Albert Ayler). J.-L. L.« Tandem », André Minvielle et Lionel Suarez (e-Motive Records/L'Autre Distribution). En concert au New Morning (75010) le 30 mars.Trouver la bonne méthodeOn est là dans une sorte de théâtre de la cruauté et de la perversité. Pas dans le sens où l'entendent Artaud ou Arrabal. Non ! Une cruauté sans cérémonial, quotidienne, que chacun peut vivre un jour suivant les circonstances. C'est tout le thème de cette « Méthode », une pièce du Catalan Jordi Galceran qui se joue au théâtre Tristan Bernard. Quatre personnes sont convoquées pour un poste dans une entreprise. Mais l'un d'eux est un leurre. Ils doivent deviner lequel. S'ensuit une série de tests d'une absurdité totale mais révélatrice de l'intimité de chacun. Ces gladiateurs des temps modernes vont s'étriper jusqu'au dénouement final qui pousse le jeu à l'extrême. Si le sujet est grave, le traitement adopte la forme comique pour mieux nous faire pénétrer au coeur de cette folie qu'invente l'homme pour prendre plaisir à détruire l'autre. À ce jeu-là, tous les comédiens sont excellents, du personnage le plus antipathique au plus ballot. De Lionel Abelanski à Philippe Vieux. J.-L. P.Au théâtre Tristan Bernard. Tél. : 01.45.22.08.40.

latribune.fr

03 Mars 2011, 16:36

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