Presstalis : Lagardère ne mettra pas 49 millions d'euros au pot

Le rapport de Bruno Mettling sur l'avenir de Presstalis (ex-NMPP), qui connaît la plus grave crise financière de son histoire, est-il trop ambitieux ? Il prévoit 125 millions d'euros pour remettre sur les rails le principal distributeur de la presse française (voir La Tribune du 2 avril). Or, pour trouver ces 125 millions, le rapport compte sur une large contribution du groupe Lagardèrerave;re, actionnaire (à hauteur de 49%) et opérateur de Presstalis. Bruno Mettling envisage tout simplement que le groupe d'Arnaud Lagardèrerave;re mette 49 millions d'euros. En tant qu'opérateur, Lagardèrerave;re a touché pour les années 2004, 2005 et 2006, la fameuse somme de 49 millions d'euros de redevance. Et aujourd'hui, bon nombre d'éditeurs, au vue de la situation financière de Presstalis, lui demandent de remettre cette somme au pot.Un chèque dès demain« Ridicule », estime Pierre Leroy, co-gérant du groupe. « Il n'y aucune raison qui conduirait notre groupe à mettre cette somme », poursuit-il, ajoutant qu'il y a eu aussi sept années où Lagardèrerave;re n'a perçu aucune redevance, la situation de Presstalis étant trop tendue. En revanche, Lagardèrerave;re « est prêt à signer un chèque dès demain » dès lors que la somme soit "calculée au prorata du flux d'activité" de sa filiale presse, Lagardèrerave;re Active, n°1 français de la presse magazine (Elle, Paris Match, Télé 7 Jours...). Vendredi, Jean de Montmort et Francis Morel, présidents du Conseil de gérance de Presstalis et de la coopérative Transports Presse, appelaient « solennellement à la responsabilité de Lagardèrerave;re ». "Les éditeurs soulignent leur extrême préoccupation quant à la situation de blocage créée par le groupe Lagardèrerave;re", écrivent-ils dans un communiqué.Surcoût social historiquePour beaucoup de professionnels du secteur, les semaines risquent d'être très agités pour la presse française et notamment sa distribution. Le rapport Mettling s'attaque à une des branches les plus malades de Presstalis (Société de presse Paris service) qui avec 30 millions d'euros de déficit va être totalement réorganisée, peut-être même fermée. Dans la même logique, Bruno Mettling n'hésite pas pointer le surcoût social historique de 40 millions d'euros de Presstalis lié au statut des ouvriers du livre (CGT). Le rapport prévoit d'ailleurs un important volet social dont plus de la moitié servirait à SPPS...Absents des kiosquesVendredi, plusieurs quotidiens, "Libération", "La Tribune", "Paris Turf" et "L'International Herald Tribune", étaient déjà absents de certains kiosques en province et en région parisienne, en raison d'un mouvement social chez Presstalis. « Cela fait quelque temps que la CGT fait des mouvements la nuit avec des conséquences régionalisés et cette nuit, ils ont donné des consignes concernant quatre titres », écrit l'AFP citant une source proche du dossier. Les actions de blocages ont été menées essentiellement par le Syndicat général du Livre et de la Communication écrite (SGLCE), une des composantes de l'ex-syndicat du Livre (majoritaire chez Presstalis).
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