Le plan d'aide à la Grèce au banc d'essai

L'odyssée du plan d'aide à la Grèce n'a pas encore atteint son Ithaque, mais il vient de passer un cap. Dimanche, à Bruxelles, les ministres des Finances de l'Eurogroupe ont entériné le mécanisme d'un prêt de 110 milliards d'euros à Athènes sur trois ans, concocté par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Soit une enveloppe de 100 millions d'euros par jour pendant plus de 1.000 jours. Dans la matinée, Georges Papandréou, le Premier ministre grec, avait dévoilé les grands axes des conditions à remplir par ses compatriotes pour l'obtention d'un prêt qui se répartira pour 80 milliards pour la zone euro et 30 milliards pour le FMI.« C'est la seule façon d'assurer la stabilité de l'euro », a justifié la chancelière allemande Angela Merkel, qui aura finalement accepté cette solution en raison du risque de contagion à l'ensemble de la zone euro. Il y avait en effet urgence, car Athènes doit trouver 9 milliards d'euros avant le 19 mai pour honorer des échéances. Mais, avant qu'Athènes ne touche les premiers euros, il faut encore que chaque Parlement national des quinze autres membres de la zone euro vote, et que les gouvernements définissent les modalités de cette aide. Christine Lagarde, ministre de l'Économie, a lancé dès dimanche un appel aux banques françaises pour qu'elles participent à l'effort. Outre-Rhin, Josef Ackermann, le patron de Deutsche Bank, a indiqué travailler avec d'autres établissements bancaires et des compagnies d'assurances pour assurer un prêt de plus de 2 milliards d'euros sur les 8,4 milliards que l'Allemagne devra octroyer cette année.Le plan va passer également le test crucial des marché financiers?: leur réaction sera un bon indicateur de la crédibilité du plan. Nombre de politiques s'en sont pris ces derniers temps aux « spéculateurs ». Mais ceux-ci ont aussi joué un rôle d'alerte, permettant de mesurer l'étendue du mal qui ronge la zone euro?: un poids énorme de la dette publique conjuguée à des perspectives faibles de croissance, avec dans le cas de la Grèce une manipulation constante des statistiques ces dernières années.Reste l'autre inconnue?: la Grèce elle-même. La sévère cure de rigueur imposée va-t-elle être supportée par les Grecs, qui en moyenne vont voir leurs revenus amputés de 20 %?? Une première réponse sera donnée mercredi, les syndicats ayant appelé à une grève nationale.
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