Le réformisme économique au coeur des débats du PS

Martine Aubry était ce week-end à Pékin et François Hollande à Detroit. Pendant ce temps, Dominique Strauss-Kahn orchestrait un plan d'aide du FMI à Athènes, qui prévoit des mesures d'austérité sans précédent pour la fonction publique grecque. Le nouvel équilibre du monde et les grandes questions économiques rattrapent les socialistes français et ravivent le débat éternel entre les tenants d'une ligne politique clairement orientée à gauche et les réformistes, attachés à des solutions « réalistes ».Le Parti socialiste vient d'adopter sans aucun couac la « matrice » de son projet pour la présidentielle de 2012. Un texte qui prône « un réformisme radical » et fait une bonne place à la théorie du « bien-être » défendue par Martine Aubry et inspirée de la société anglo-saxonne du « care ».François Hollande a toutefois souligné que ce projet n'était que le « cadre » à partir duquel les socialistes pourraient « travailler ensemble » jusqu'aux primaires. Il reviendra alors au candidat désigné de donner « l'orientation principale », a précisé le député de Corrèze, adversaire presque déclaré de Martine Aubry. Pour l'ancien patron du PS, qui bataille depuis des mois sur la fiscalité, la dette et les déficits français obligent les socialistes à « relever leur niveau de lucidit頻. Tout en étant capables de « lever une espérance réaliste pour les prochaines années ».« un pacte national »Sur les retraites, François Hollande fait aussi entendre sa « petite musique » en préconisant un allongement de la durée de cotisation évalué tous les cinq ans en fonction des critères d'espérance de vie et de la pénibilité. Manuel Valls va plus loin en préconisant « un pacte national » droite-gauche sur les retraites. Quant à Gérard Collomb, il a affirmé au « Monde » que « les réformistes sont majoritaires au PS ». Pour le maire de Lyon, qui appelle Dominique Strauss-Kahn à déclarer sa candidature aux primaires, Martine Aubry est « enfermée dans ses alliances infernales » avec l'aile gauche du parti menée par Henri Emmanuelli et Benoît Hamon. Mais ce courant du PS relève la tête, justement en raison de la crise grecque. « On nous demande d'être crédibles ! Comprendre crédibles vis-à-vis de la Commission européenne, du FMI, du secteur bancaire, là où nous devrions être crédibles vis-à-vis des salariés français, européens, des retraités, des citoyens qui supportent les conséquences d'une crise où ils n'ont aucune responsabilit頻, a ainsi déclaré Benoît Hamon, qui se refuse à élire en 2012... « le Papandréou français ».
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