Statu quo attendu sur les taux de la BCE jusqu'à mi-2010

TauxLes économistes sont unanimes : la Banque centrale européenne (BCE) laissera son taux directeur inchangé ce jeudi à l'issue de son conseil de rentrée. Elle le maintiendra au niveau historiquement bas de 1 % sur lequel il campe depuis mai dernier. Les raisons d'un assouplissement supplémentaire se sont évanouies. Pour au moins deux raisons selon les économistes d'Aurel BGC, Jean-Louis Mourier et Christian Parisot. D'abord le taux de refinancement, le principal taux directeur de la BCE, n'est plus le guide des taux courts de marché. Il est même devenu le plafond de la fourchette d'évolution de l'Eonia, le taux au jour le jour de la zone euro, qui se négocie juste au-dessus de 0,30?%. Ensuite, les conditions économiques et financières se sont nettement améliorées, en dépit d'une poursuite de la dégradation du marché de l'emploi, avec la montée du taux de chômage à 9,5 % de la population active, son plus haut niveau depuis dix ans. À l'inverse, il serait tout à fait prématuré d'envisager un durcissement de la politique monétaire de la banque centrale de Francfort. Pour Holger Schmieding, chef économiste pour l'Europe de Bank of America-Merrill Lynch, la BCE ne devrait pas relever ses taux avant le troisième trimestre 2010, mais le « refi » terminerait l'année à 2 %, soit le plancher du cycle précédent, à raison de deux ou trois relèvements. Ils seraient suivis d'une pause, destinée à évaluer les effets de l'infléchissement monétaire. De son côté, Gilles Moec, qui exerce la même fonction à la Deutsche Bank, anticipe désormais, lui aussi, une remontée du taux directeur de la BCE à 2 % d'ici à la fin de 2010, avec un premier tour de vis au mois de juin, alors qu'antérieurement il pronostiquait un statu quo tout au long de l'année prochaine. « Les principaux pays de la zone euro sont sortis de la récession plus tôt qu'anticip頻, explique-t-il. De fait, le PIB du deuxième trimestre 2009 a été confirmé hier à ? 0,1 % par rapport aux trois premiers mois de l'année qui avaient accusé une contraction de 2,5 %. Si la situation s'améliore durablement, les sombres pronostics sur lesquels la BCE avait construit ses stratégies d'urgence n'auront plus de raison d'être, conclut-il.Selon toute probabilité, Jean-Claude Trichet, lors de sa conférence de presse, jugera le niveau actuel des taux de la zone euro « appropri頻. Il présentera parallèlement les nouvelles prévisions des équipes économiques de la BCE. Les observateurs attendent tous, à inflation inchangée de 0,3 % en 2009 et 1 % en 2010, une révision en hausse des projections d'évolution du PIB, précédemment annoncée à ? 4,6 % pour cette année et ? 0,3 % pour l'an prochain. C'est sur l'ampleur de la modification que se calqueront les nouvelles anticipations concernant l'avenir de la politique monétaire et la mise en ?uvre des stratégies de sortie de crise. n
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