Ce serait jouer de malchance. Alors que le secteur manufacturier français retrouve quelques couleurs, les nouvelles commandes accélérant en août, ce bel élan pourrait être brisé. Par qui, comment ? Tout simplement par le retour de l'inflation, dans le sillage de la remontée des cours des matières premières, estime l'enquête PMI réalisée auprès des directeurs d'achats dans le secteur manufacturier par la société Markit.« Le taux d'inflation des coûts se redresse par rapport à juillet et se maintient à un niveau supérieur à la moyenne enregistrée depuis le début de l'enquête », observe Markit. Quelques exemples ? Depuis un an, le prix du baril de brent coté à Londres a gagné plus de 7 %. Le cours du nickel a progressé de 3,5 %, celui du cuivre a bondi de 21 %, et celui du platine s'est envolé de 30 %. Double peine, parce que la quasi-totalité des matières premières est négociée en dollars, le renchérissement de la facture en approvisionnement est alourdi par la remontée du billet vert par rapport à l'euro.forte concurrence« En revanche, les fabricants français augmentent leurs prix de vente de façon relativement modérée, le taux de croissance affichant son plus faible niveau depuis la période de hausse commencée il y a cinq mois », constate Jack Kennedy chez Markit. Cette modération s'explique par la forte concurrence à laquelle les entreprises françaises sont soumises, notamment de la part de leurs voisines européennes.Or, sans un taux de marge élevé, point de salut. Ne pouvant autofinancer leurs investissements, les industriels n'ont pas d'autres moyens que de s'endetter s'ils veulent moderniser leur appareil productif. Dans ce contexte, quelles solutions peuvent être envisagées ? A court terme, les entreprises françaises n'ont qu'une option : faire le dos rond. A plus long terme, elles suivront sans doute de près les initiatives françaises et allemandes au niveau international pour limiter la spéculation sur les marchés des matières premières. Fabien Piliu

latribune.fr

02 Sept 2010, 23:26

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