L'Occident envisage de redéfinir sa stratégie en Afghanistan

diplomatieComment aider l'Afghanistan à sortir du chaos?? Les représentants des États intervenant dans ce pays se sont retrouvés hier à Paris autour du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Dans l'attente du résultat de l'élection présidentielle afghane, qui pourrait être connu au plus tôt le 17 septembre, ces émissaires s'interrogent plus que jamais sur l'avenir du pays. Et sur la façon de faire évoluer une stratégie militaire qui est loin d'avoir fait ses preuves. Le regain de violence (une dizaine de morts au cours des deux derniers jours) en est la preuve. Tout comme le retour de l'influence des talibans dans le pays et la montée en puissance des « narco-cartels » qui prospèrent sur la culture de l'opium dont le pays reste l'un principaux producteurs, malgré une baisse de 22 % des surfaces cultivées, selon l'ONU. Rarement les cartes aux mains des Occidentaux auront été aussi contrastées. L'élection présidentielle, « dont la tenue est un succès en lui-même », selon l'envoyé spécial américain, Richard Holbrooke, a dressé l'un contre l'autre le président sortant, Hamid Karzai, et son ancien ministre des Affaires étrangères, Abdullah Abdullah. Le premier est crédité de 47,3 % et le second de 32,6 %, mais tous deux réclament la victoire. Il est vrai que le scrutin a été entaché de milliers de fraudes.« Nous allons aider le nouveau président en espérant, en sachant [?] qu'il sera le plus légitime possible », a promis Bernard Kouchner, rappelant qu'il ne peut pas y avoir de réponse militaire seule. En matière d'aide, « tout ce qu'on fera devra renforcer le gouvernement afghan », a plaidé Richard Holbrooke.Plus que jamais, l'idée d'une « afghanisation » des secteurs clés, lorsque le moment sera militairement venu, fait son chemin. « La réflexion porte à présent moins sur l'augmentation des troupes sur place que sur la redéfinition des modalités de l'intervention », explique-t-on à Paris. D'autant qu'avec une opinion publique occidentale de plus en plus rétive à la présence militaire en Afghanistan, c'est parfois la question de cette présence qui est posée.Laurent Chemineau
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