Le marché irakien attire les entreprises françaises

« On time » : le vol opéré par Aigle Azur part à 23 heures 30. Inauguré en fin de semaine dernière, c'est le premier moyen-courrier reliant directement Paris et Bagdad. On se salue, on s'affaire : les représentants d'une soixantaine d'entreprises françaises, grandes et petites, se rendent à la foire de Bagdad, afin de lancer des affaires qu'ils espèrent profitables à l'avenir. Car tout est à reconstruire dans ce pays et le marché est estimé à quelque 600 milliards de dollars (428 milliards d'euros). Alors, de Technip à Thales en passant par Lafarge, Boulet ou Autexier, les sociétés françaises veulent leur part du gâteau. Les premières pour profiter du boom du pétrole, de la sécurité et de la reconstruction de bâtiments, les autres, pour vendre, tel Boulet, de la nourriture pour animaux, ou, pour Autexier, de la robinetterie industrielle. « Il y a une demande, un désir de France de la part des Irakiens », constate Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'État au Commerce extérieur, aussi du voyage. « Beaucoup de personnel irakien a été formé en Europe et en particulier en France, renchérit Charles Dufour, le directeur de Thales pour la Jordanie et l'Irak, ces liens ne peuvent que nous servir. »Avantage aux premiers arrivésLe vol d'Aigle Azur, qui sera régulier à partir de janvier, facilitera aussi les échanges, dans les deux sens. Mais l'Irak n'est pas forcément un eldorado. D'abord, si l'avantage est souvent aux premiers arrivés, les entreprises françaises sont-elles, elles aussi, « on time » ? « C'est la troisième fois que je viens », affirme Jean- Pierre Frechet, le directeur général de Diamoco, un sous-traitant pétrolier. Spécialisée dans les boues chargées de boucher les puits de pétrole, cette société espère un premier contrat, d'un million d'euros environ. «Nous sommes les premiers européens dans notre spécialité en Irak, mais nous y sommes en concurrence avec des sociétés telle que l'Américain Halliburton », explique-t-il. Ensuite, les sociétés françaises doivent prendre en compte les conditions locales. Ainsi, « l'État irakien ne veut plus s'endetter, les entreprises qui arrivent avec un projet de co-financement sont avantagées », explique l'Ambassadeur français à Bagdad, Boris Boillon. Et enfin, elles doivent gérer la sécurité, qui coûte au minimum 2.000 dollars (1.425 euros) par jour et par personne. « A ce prix, le retour sur investissement a intérêt à être bon », conclut l'un des représentants français...
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