Une cohabition houleuse serait dangereuse pour l'économie américaine

Cela s'appelle le « grid-lock », un blocage politique en anglais. Et cela pourrait advenir une fois tombés les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis, dans la nuit de mercredi. Selon les projections, l'opposition républicaine devrait ravir à la Chambre des représentants la majorité aux démocrates, en effectuant une percée de quelque 50 sièges. Sans aller aussi loin au Sénat, les conservateurs pourraient y gagner une dizaine de sièges. Moralité, le président Barack Obama, démocrate, sera obligé de cohabiter. Une situation qui pourrait conduire à un blocage, la Maison-Blanche voulant faire avancer ces dossiers, les républicains au Capitole s'y refusant. « Pas de compromis »John Boehner, représentant républicain de l'Ohio, qui espère emporter le poste de président de la Chambre, a d'ailleurs déjà fait savoir qu'il n'y aurait « pas de compromis » avec le camp adverse... Un « gridlock » est généralement considéré comme une bonne chose, en particulier par Wall Street. Un blocage signifie en effet qu'aucune loi ne peut être votée, ce qui conduit à une moindre ingérence du législatif dans les affaires. Une aubaine pour les professionnels de la finance et certains autres acteurs de l'économie... Mais cette fois-ci, certains financiers sont inquiets. « Nous croyons que dans la situation économique actuelle, très périlleuse, l'inaction serait dangereuse », note ainsi Ethan Harris, économiste à la Bank of America. Difficile en effet, compte tenu d'une reprise encore molle, de laisser l'activité sans « carburant ». À l'heure où les effets du plan de relance - déjà contestés - s'amoindrissent, l'un des « carburants » possibles serait une injection d'argent prenant la forme d'un maintien des réductions d'impôts consentis sous l'ère Bush pour dix ans et qui arrivent à échéance fin décembre. Si la ponction fiscale venait à remonter du fait de l'absence de compromis sur ce dossier au Congrès, Ethan Harris évoque la possibilité d'un « grave choc fiscal » sur l'économie... Mais George Edwards, politologue à l'Université du Texas, A&M, est optimiste : « Certains parlementaires, non réélus, siégeront encore pendant quelque temps après les élections, ils agiront », dit-il.
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