Comment la France sauve la dissuasion nucléaire britannique

L'annonce ferait se retourner Winston Churchill dans sa tombe. Pourtant, la France est bel et bien en train de sauver la dissuasion nucléaire britannique.En signant ce mardi un accord de coopération sur la recherche nucléaire de défense avec le Royaume-Uni, Paris tire une épine du pied au gouvernement de David Cameron. La création d'un centre de simulation nucléaire commun à Valduc, en Bourgogne, fait pencher un peu plus la balance vers un renouvellement complet de la dissuasion nucléaire britannique.Le gouvernement britannique était embarrassé par le sujet. Les sous-marins Trident, qui portent ses ogives nucléaires, arrivent à échéance en 2024, et il faudrait les renouveler dès maintenant. Mais les libéraux-démocrates, qui font partie de la coalition au pouvoir, y sont très réticents.fait accompliSous leur pression, couplée aux difficultés financières du pays, David Cameron a en partie renoncé : il a annoncé le mois dernier que le renouvellement ne serait décidé qu'après les prochaines élections de 2015, en étendant la durée de vie des Trident à 2028. La décision finale reste donc en suspens. Le rapprochement avec la France met les libéraux-démocrates devant le fait accompli. Outre l'accord nucléaire, la coopération dans le domaine de la défense signée à Londres lance de nombreux projets de rapprochement. En particulier, une force expéditionnaire commune va être créée : des brigades françaises et britanniques vont s'entraîner ensemble, pour être prêtes à partir ensemble dans un cadre post-Afghanistan.Du côté des porte-avions, la Grande-Bretagne va équiper son futur appareil de catapultes, afin de pouvoir recevoir des avions français. A terme, l'objectif est que la présence en mer du porte-avions français et du britannique soit coordonnée, pour qu'il y en ait toujours un d'opérationnel. Par ailleurs, l'entraînement et la maintenance de l'A400M, avion de transport militaire, devrait se faire en commun. Et le développement d'un drone commun pourrait être lancé dès 2012. Tout ceci va mettre sous pression les grandes entreprises de défense françaises et britanniques : dans le secteur des missiles, les deux pays souhaitent la création d'un « maître d'oeuvre industriel européen unique », apportant des économies allant « jusqu'à 30% ».
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