Schäuble plaide pour « une intensification de la coopération avec la France »

En Europe, l'Allemagne n'entend pas faire cavalier seul. Le ministre fédéral allemand des Finances, Wolfgang Schäuble est venu le dire mardi soir à Paris à la Sorbonne, où il a fait un vibrant plaidoyer pour que son pays et la France soient « ensemble les précurseurs » en Europe.« La France et l'Allemagne ne peuvent évidemment décider pour les 27 États-membres de l'Union européenne. Mais sans positions communes franco-allemandes, qui ne sont en rien « une trahison vis-à-vis de l'Europe », il sera extrêmement difficile de continuer de progresser sur la voie de l'intégration européenne » a-t-il conclu. Ce proche du chancelier Kohl durant les années 1980 et 1990 et ainsi artisan de nombreuses avancées franco-allemandes, rejette, sans les nommer, les critiques de Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe et surtout de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), à propos de l'initiative franco-allemande de Deauville sur la gouvernance économique. Le ministre allemand refuse en tout cas que son pays joue le moindre rôle hégémonique en Europe, se disant « sceptique sur un rôle de leader unique pour l'Allemagne », écrit Wolfgang Schäuble dans une tribune pour le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Une intensification de la coopération avec la France est beaucoup plus prometteuse » affirme le dirigeant allemand. « L'Allemagne et la France doivent aussi se présenter comme les porte-parole de leur voisinage et en même temps jouer le rôle de charnière : la France pour l'espace méditerranéen et l'Allemagne pour l'Est et le Nord de l'Europe ». « Une étroite coopération franco-allemande ne doit susciter chez d'autres, des ressentiments ou des craintes (...) et donc n'être toujours que dans l'intérêt des « plus petits » États-membres » précise le ministre allemand.paroles d'évangileToutes les propositions françaises ne sont pas toutefois paroles d'évangile pour le ministre de Angela Merkel. Ainsi Wolfgang Schäuble se dit certes « partisan d'une coordination modérée dans le domaine fiscal, afin d'éviter des distorsions de concurrence ». Mais il n'encourage les propositions en ce sens qu'à condition qu'elles ne sapent pas l'assiette fiscale des États membres. En effet, « nous risquerions alors de nous priver des recettes nécessaires et, par là-même, de limiter la capacité d'action en matière de politique budgétaire dont nous avons besoin pour garantir les services publiques qui font partie intégrante du modèle économique et social européen ». On est loin de l'harmonisation fiscale franco-allemande déclarée à l'envi par Paris depuis juillet dernier. Retrouvez le texte de son discours sur la tribune.f
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