Le test politique General Motors

Dans quinze jours, si tout se passe comme prévu, General Motors fera son grand retour à la Bourse de New York. Une étape majeure. Pour le groupe, bien sûr. Mais aussi, et surtout, pour l'exécutif américain. Que l'ex-premier constructeur automobile mondial soit de nouveau coté, à l'instar de la plupart de ses concurrents, n'a en soi rien d'extraordinaire. À quelques détails près cependant. Ce retour à Wall Street intervient dix-sept mois seulement après une faillite retentissante, qui a conduit à une véritable nationalisation de General Motors. Et c'est aujourd'hui un groupe allégé de quatre de ses huit marques, d'une bonne douzaine d'usines et d'un quart de ses concessionnaires, qui tente de séduire à nouveau les investisseurs. Avec, comme atout clé, de très belles performances en Chine, le premier marché mondial désormais.Cette opération sera, pour GM, l'occasion de prouver qu'il est capable de s'affranchir des béquilles d'un État qui a injecté près de 50 milliards de dollars pour éviter la disparition du plus grand des « Big Three » de Detroit. Et, pour l'administration Obama, de montrer le bien-fondé de ce sauvetage hors normes. La réussite de celui-ci est essentielle, alors que le président des États-Unis est critiqué par une partie de l'électorat pour son « socialisme » et son interventionnisme économique. Si les marchés s'enthousiasment pour le titre GM, le Trésor américain, qui détient plus de 60 % du constructeur, retrouvera sa mise. Et Barack Obama pourra, comme Nicolas Sarkozy avec Alstom, se targuer d'avoir sauvé un géant industriel. Si les investisseurs boudent, au contraire, c'est tout l'intérêt de la politique industrielle qui sera remis en cause. Pas moins. [email protected] Esposito rédactrice en chef
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