La banque espagnole BBVA réussit son entrée en Turquie

BBVA a annoncé mardi son entrée dans le capital de la banque turque Garanti Bank pour 4,19 milliards d'euros. La deuxième banque espagnole acquiert 6,29 % des parts de Dogus Holfing pour 2,06 milliards de dollars et 18,6 % de General Electric. Sous réserve de l'approbation des autorités de la conurrence espagnole, turque et européenne, BBVA devient ainsi actionnaire de référence à égalité avec Dogus, à 24,9 % du capital de Garanti, deuxième banque turque par actifs et première en capitalisation boursière (19 milliards d'euros). L'accord avec Dogus laisse la porte ouverte à une augmentation de la participation de BBVA et de son contrôle de Garanti, au bout de cinq ans, voire après trois ans, dans le cas où Dogus vendrait ses parts.Pour financer l'opération, BBVA va procéder à une augmentation de capital de 5,06 milliards d'euros qui lui servira également à renforcer ses fonds propres (lire l'article ci-dessous). « Cela va permettre à BBVA de maintenir le même niveau de solvabilité », analyse Silvia Verde, chez Inverseguros. Après l'opération et l'augmentation de capital, le core capital sera de 8,8 % contre 8,2 % actuellement. A la clôture, BBVA gagnait 0,83 %, porté par le marché, et « parce que le prix est raisonnable et les perspectives de croissance de la Turquie sont solides », explique Nuria Álvarez chez Renta 4. La Turquie est d?ailleurs considérée par nombre de banques occidentales comme un nouvel eldorado. Une population de 75 millions d'habitants et une croissance de 6,8 % en 2010 et de 4,5 % en 2011 selon l'OCDE, ainsi qu'un faible taux de bancarisation (40 %, contre 127 % dans l'UE, selon BBVA) sont autant de facteurs qui ont poussé des groupe comme BNP Paribas (avec TEB, Türk Ekonomi Bank, qui va fusionner avec Fortis Bank), ING (qui avait racheté Oyak Bank en 2007) ou HSBC à s'y installer. Unicredit est également présent avec YapiKredi Bank, Dexia avec DenizBank ou encore Citigroup avec 20 % d'Akbank. L'irruption de BBVA sur le marché turc est en accord avec sa stratégie d'internationalisation. « Dans cinq ans, la part de l'Espagne dans le groupe sera inférieure à 10 % », a annoncé Francisco González, président du groupe. L'Espagne, minée par la crise, et qui représente actuellement environ 30 % des résultats du groupe, est en partie responsable de la baisse de la marge d'intérêts de 1,1 % au troisième trimestre. BBVA a calculé qu'avec Garanti, l'apport des pays émergents au bénéfice net serait passé de 47 % à 51 % au troisième trimestre 2010 et Garanti aurait contribué à 7 % du total. En optant pour la Turquie, BBVA se dote d'un nouveau terrain de jeu. Elle était jusqu'alors présente en Amérique Latine aux états-Unis et en Asie, à travers sa participation de 15 % dans China Citic Bank. Garanti lui permet de mettre un pied en Roumanie où elle opère auprès des particuliers et des entreprises. Désormais, BBVA veut se renforcer dans les zones où elle est déjà présente. La banque espagnole cherche par ailleurs à diversifier de ses activités. elle a ainsi annoncé récemment une série d'investissements et de recrutements pour dynamiser ses activités de banque d'investissement.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.