Bayer Santé se prépare à une année difficile dans l'Hexagone

Markus Baltzer aime les défis. « L'année 2011 va être très difficile, mais je reste optimiste » explique le nouveau président de la filiale France de Bayer Santé, en poste depuis le 1er avril. Cet Allemand de 46 ans, parfaitement francophone, s'occupait précédemment de l'intégration des 90 filiales des pays émergents du laboratoire germanique (Afrique, Europe de l'Est, Balkans, Turquie), à la suite du rachat de Schering en 2006.En 2010, Bayer Santé France devrait enregistrer une « légère croissance », après un chiffre d'affaires de 458 millions d'euros en 2009. Dans l'Hexagone, troisième filiale européenne de Bayer Santé (derrière l'Allemagne et l'Italie), le laboratoire vend des médicaments sur ordonnance et des produits de contraste pour l'imagerie médicale (IRM...). « L'activité est tirée par nos principaux produits : les contraceptifs oraux (pilules Yaz), le traitement de l'hémophilie Kogenate et l'anticancéreux Nexavar » détaille le dirigeant. En revanche, Bayer a perdu les revenus liés au célèbre antibiotique Josacine (15 millions d'euros de ventes en 2009), rétrocédé au japonais Astellas à la demande de ce dernier. Et plusieurs de ses médicaments ont fait les frais des baisses de remboursement décidées par les autorités de santé. À court terme, l'avenir s'annonce donc ardu. « En 2011, nous n'aurons pas de lancements de produits et l'environnement restera difficile », admet Markus Baltzer, qui prévoit un recul des ventes. Pour tenter d'y remédier et préserver la rentabilité, il entend être très attentif à l'organisation de la filiale, notamment en ce qui concerne les quelque 350 visiteurs médicaux (20 % des effectifs). « Aujourd'hui, un médecin consacre moins de cinq minutes à un visiteur médical et préfère se renseigner sur des portails Internet », justifie-t-il, se refusant toutefois à évoquer des suppressions de postes. Il réfléchit aussi à des acquisitions, dans la pharmacie traditionnelle et l'automédication, en droite ligne avec la volonté affichée par le nouveau patron monde de Bayer, Marijn Dekkers. Il compte sur la filiale d'automédication française (marques Rennie, Supradyne...), dont les ventes devraient croître de 5 %, pour atteindre 250 millions d'euros cette année.Trois lancements prévusÀ moyen terme, les nouveaux médicaments soutiendront l'activité, assure Markus Baltzer. Il prévoit de lancer courant 2012 l'anticoagulant Xarelto dans une nouvelle indication : la prévention des accidents vasculaires-cérébraux. D'importants résultats d'étude sont attendus le 15 novembre, pour un potentiel mondial estimé « jusqu'à 2 milliards de dollars » par les analystes de la Société Généralecute; Générale. Bayer prépare aussi le lancement de l'Eyla, contre la dégénérescence maculaire, début 2013, et de l'anticancéreux regorafenib. De quoi faire grossir un groupe qui pointe au dix-huitième rang du secteur en France.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.