La visite d'État du président chinois Hu Jintao à Paris, à partir de jeudi, sera non seulement l'occasion de signer des contrats importants, avec Airbus et Areva notamment, mais aussi d'annoncer des investissements français majeurs en Chine. Selon nos informations, Total devrait ainsi signer une lettre d'intention avec le groupe énergétique chinois CPI afin de construire ensemble une unité de production pétrochimique pour un montant de 2 à 3 milliards d'euros.Total, qui sera associé minoritaire dans ce projet, apportera à CPI, exploitant de mines de charbon, son procédé innovant de fabrication de composants des matières plastiques (les oléfines) à partir de méthanol, lui-même issu du charbon gazéifié. Cette technologie, qui vise à remplacer le pétrole par le charbon, le gaz naturel ou la biomasse pour produire du plastique, est testée depuis l'automne 2008 par Total sur son site de Feluy, en Belgique.Par ailleurs, selon des sources diplomatiques françaises, la moisson chinoise devrait être « substantielle » pour les entreprises françaises. Sont attendus notamment des contrats concernant les services financiers, l'environnement, l'agroalimentaire (vin, élevage). Alstom pourrait également en profiter pour annoncer un contrat ferroviaire.Airbus et Areva jouent grosL'aéronautique et le nucléaire devraient néanmoins constituer le « clou » du volet commercial de cette visite présidentielle. Même si l'issue des négociations restait très incertaine mardi, les derniers arbitrages étant attendus dans les dernières heures, Airbus et Areva jouent gros. Le groupe nucléaire espère faire un pas supplémentaire vers la vente de deux nouveaux EPR (voir « La Tribune » du 6 octobre 2010) à l'électricien CGNPC avec lequel il négocie également un contrat de fourniture d'uranium de près de 3 milliards de dollars. Areva mise aussi sur des avancées dans l'ambitieux projet chinois d'usine de retraitement, estimé à une quinzaine de milliards d'euros. Enfin, le groupe nucléaire discute d'un contrat de fabrication de combustibles avec l'exploitant nucléaire CNNC. EDF, en revanche, également en discussion avec CGNPC pour approfondir leur partenariat notamment autour de la commercialisation conjointe de réacteurs, n'annoncera rien cette semaine.Côté aéronautique, le nombre exact d'Airbus commandés n'est pas encore figé, puisque la signature portera sur 100 à 150 appareils, pour l'essentiel des moyen-courriers de la famille A320, selon une source gouvernementale. Mais comme souvent, dans l'aéronautique, tout se jouera jusqu'au dernier moment.

latribune.fr

02 Nov 2010, 23:21

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