Dacia se défend sur le marché français, mais Renault fléchit

« Nous allons doubler les ventes de Dacia à 100.000 cette année. Mais nous manquons de voitures. Nous avons des délais de sept mois pour le Duster [4×4]. Si l'usine répondait à la demande, nous pourrions atteindre les 120.000-130.000 unités, explique à ?La Tribune? Bernard Cambier, directeur commercial France de Renault. Le Duster a, à lui seul, un potentiel de 50.000 unités dans l'Hexagone. »En octobre, les immatriculations de la filiale roumaine à bas coûts du groupe au losange ont fléchi de 13 % en France (moins que le marché) à cause d'une pénurie de livraisons du site de Pitesti, saturé. « Nous n'avons livré que 1.870 Duster alors que notre portefeuille de commandes en est à plus de 20.000. » Sur dix mois, les immatriculations se sont envolées de 93 %. Dacia a déjà dépassé Fiat et Opel. Comme il s'agit de ventes très rentables, ainsi que nous l'expliquait récemment Patrick Pelata, directeur général délégué du constructeur, tout va bien... En principe.Car, si Dacia monte grâce à un rapport prix prestations unique sur le marché, les résultats commerciaux de la marque Renault s'effritent régulièrement, malgré les nouveaux modèles. Renault continue de n'y voir aucun rapport de cause à effet. Voire. La firme au losange a reculé de 23 % en octobre, de 2,1 % sur dix mois. Toutes les Renault s'affichaient d'ailleurs en baisse le mois dernier. Sur dix mois, seule la très vieille Clio II d'entrée de gamme, vendue à un tarif très compétitif, et le tout récent monospace compact Scénic échappent au recul. Même si le Scénic n'est plus le premier du genre sur le marché français, battu de peu par le couple 3008-5008 de Peugeot.« Le marché automobile français devrait finir l'année en baisse de 5 % à 2.180.000 unités », selon Bernard Cambier. Soit un recul inférieur à celui redouté en début d'année. Les estimations pour 2011 sont, en revanche, plus pessimistes. Renault et Peugeot tablent, en effet, sur une « chute de 10 % », les immatriculations totales repassant sous la barre fatidique des 2 millions de voitures. A.-G. V.
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