Natura, roi vert de la beauté, porté par l'essor des classes moyennes du Brésil

Une quarantaine de kilomètres séparent Sao Paulo de la petite commune de Cajamar, où Natura, le leader brésilien des produits cosmétiques, a installé son siège. Contrairement à la plupart des multinationales à pied d'oeuvre dans la vibrante capitale économique du Brésil, Natura a choisi de gérer sa vertigineuse expansion depuis un havre de paix. Sur un terrain installé en lisière de la Forêt Atlantique, l'élégant site de verre et de béton imaginé par l'architecte Roberto Loeb abrite quatre usines, deux entrepôts, des laboratoires de recherche et un centre de logistique, dans une atmosphère étonnement paisible. Traversé de jardins « dédiés à la relaxation » et de rangées d'arbres, « l'Espace Natura » accueille aussi une crèche, des salles de gymnastique, un centre médical... « Les employés, les femmes en particulier, adorent travailler pour Natura », se félicite la porte-parole du groupe Mariana Rosalem Branco. Déclinée en lignes de parfums, de maquillages, de crèmes et de soins capillaires réalisés à partir de produits biologiques (Ekos, Chronos...), Natura est l'une des marques préférées des brésiliens. Dans le pays où 31 millions de personnes ont été extirpées de la pauvreté depuis la première élection de Lula da Silva en 2002, Natura dispose d'une part de 22 % sur le marché des cosmétiques, des parfums et de l'hygiène personnelle, qui grimpe à 34 % en ne retenant que les deux premières catégories. Il distance ainsi son compatriote O Boticario, suivi de l'américain Avon. Avec des ventes de 28 milliards de dollars en progression moyenne de 14 % par an depuis cinq ans, le Brésil constitue le troisième marché mondial des produits de beauté derrière les États-Unis et le Japon. D'ici à 2014, les ventes de ces produits augmenteront de 43 milliards de dollars parmi les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), prévient Euromonitor International. Au cours des quatre prochaines années, le marché chinois grossira de 10 milliards de dollars et celui du Brésil à hauteur de 8 milliards, estime le consultant. Mais à l'horizon 2014, les Chinois dépenseront en moyenne 22 dollars par an pour leurs produits de beauté contre 175 dollars pour les Brésiliens. 1 million de vendeuses autonomesCompte tenu de telles perspectives, les opérateurs de marché adorent aussi Natura qui commercialise l'essentiel de ses produits en vente directe, selon le modèle des séances Tupperware : son action se situe à un record historique à Sao Paulo. « Natura ne cesse d'augmenter le nombre de ses vendeurs et le titre présente de fortes perspectives de croissance », applaudit Alex Gorra, directeur de la société de gestion d'actifs BNY Mellon ARX. En 2009, Natura a bravé la crise tout en préservant son modèle d'entreprise. Son chiffre d'affaires a bondi de 18,6 % à 1,8 milliard d'euros et son résultat net a grimpé de 32,1 % à 296 millions d'euros. Le groupe implanté dans la plupart des pays d'Amérique du Sud a franchi un cap : 1 million de vendeuses autonomes ! « Nous ne disposons que d'un seul point de vente : à Paris, pas tant pour les ventes que pour notre connaissance du marché et notre notoriété internationale », admet Mariana Rosalem Branco.
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