Prisa s'associe in extremis aux repreneurs du « Monde »

Sauf surprise, la reprise du « Monde » devait enfin être finalisée mardi soir. Elle doit voir « Le Monde Libre » (société détenue par Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse) prendre plus de 60 % du quotidien du soir. Toutefois, un ultime rebondissement a eu lieu dans le dernier acte. Prisa, qui détient 15 % du capital, a dit vouloir rester à ce niveau, au lieu de se faire diluer à environ 5 % lors de la reprise. Finalement, un accord de principe a été conclu in extremis avec Prisa, qui reste à finaliser d'ici fin décembre. Absence de concertationL'éditeur espagnol prendrait 20 % du capital du « Monde Libre » pour un peu moins de 20 millions d'euros, et détiendrait ainsi indirectement 13 % du journal. Il devrait aussi avoir un droit de premier refus sur la nomination du président du directoire et le budget, avec, en cas de désaccord persistant avec le trio Bergé-Niel-Pigasse (dit « BNP »), la possibilité de sortir du « Monde Libre ». En revanche, il a renoncé à sa demande de droit de veto sur le directeur du journal - une demande qui avait suscité une vive opposition de la part des journalistes. « On a fermé la porte à Prisa en juin en rejetant massivement son offre, ce n'est pas pour qu'il revienne par la fenêtre prendre sa revanche », dit une source interne. Les demandes de Prisa ont été d'autant plus mal reçues par les salariés qu'elles sont apparues dans la dernière ligne droite, et que l'espagnol est officieusement conseillé par Alain Minc. Mais il était toutefois impossible de les rejeter en bloc, car l'accord de l'espagnol était nécessaire pour modifier le pacte d'actionnaires datant de 2005, et donc pour finaliser toute l'opération. Les actionnaires internes (journalistes, employés, lecteurs...), regroupés dans un « pôle d'indépendance », réunis lundi soir, ont « regretté la méthode employée par Prisa, ainsi que l'absence de concertation, qui ne sont pas dans l'esprit qui a prévalu depuis le début des discussions », selon un communiqué interne cité par « la Correspondance de la Presse ». Les assemblées générales des actionnaires des différentes structures, convoquées mardi matin à 9 heures, ont donc dû attendre jusqu'à la fin d'après midi pour se tenir, dans l'attente d'un accord entre Prisa, les trois repreneurs, et les actionnaires internes. Une véritable offre week-endLes repreneurs vont maintenant pouvoir mettre en place leur projet. Dans « L'Express », Matthieu Pigasse a dit vouloir « renforcer l'investigation et l'économie », et « proposer une véritable offre du week-end, avec un hebdomadaire d'actualité riche en images, et une série de suppléments thématiques, qui pourront aller de la culture à la finance, en passant par les nouvelles technologies ou encore l'immobilier ». Le trio va aussi « mettre à l'étude » la possibilité de paraître le matin au lieu de la mi-journée.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.