Google TV en embuscade avec un autre modèle économique

Nicolas de Tavernost l'a affirmé haut et fort lors du dernier colloque organisé par le cabinet de conseil NPA : le groupe ne vendra pas ses programmes à Google TV. Une démonstration de force témoignant de la méfiance et surtout de la méconnaissance des éditeurs de chaînes face à la stratégie de Google. Et pour cause, le géant du Net n'a pas été très disert sur cette plateforme de télévision dont le lancement européen est prévu en 2011. Une chose est sûre, Google ne compte pas proposer d'argent aux chaînes de télé pour utiliser leurs programmes. Calquant le modèle développé sur le Web, il veut faire de Google TV une porte d'entrée adaptée aux téléviseurs connectés à la Toile donnant accès à l'ensemble des programmes télé et de l'Internet. « La Google TV ou son boîtier ne sont en aucun cas des services éditorialisés ou des offres de câble mais des outils techniques », indique une porte-parole de Google. Un accord aux États-UnisLe moteur a pour le moment conclu un accord aux États-Unis avec Sony. Même si la plateforme est d'apparence très différente, le télespectateur utilise Google TV comme il se sert de Google sur le Web. À partir de Google TV, le quidam se voit proposer des programmes, à la manière d'un guide télé ou directement des recherches. « Nous observons attentivement Google TV. Des lignes vont nécessairement bouger. C'est sans doute intéressant mais chaque chaîne doit pouvoir mener un combat légitime », explique Jean-François Mulliez, directeur délégué nouveaux médias chez TF1. Pour convaincre les chaînes des bienfaits de sa plateforme, le moteur de recherche avance les mêmes arguments que ceux présentés aux médias sur le Web. Il s'agit pour les diffuseurs de gagner une nouvelle audience qui se traduirait en revenus supplémentaires. Mais les chaînes craignent de subir un scénario identique à celui des médias en ligne, où le moteur de recherche a capté, à leur détriment, une grande partie des recettes publicitaires, sans avoir à produire des contenus ni à acheter des droits. « Dans les démos, l'on a pu voir qu'il était possible de faire des recherches au-dessus d'un programme. Et l'on peut imaginer qu'à terme il y ait de la pub. Ce n'est pas acceptable d'avoir de la pub de Google au dessus de nos programmes », indique Frédéric Vincent, directeur de l'expérience chez Canal Plus. Certains anticipent déjà un bras de fer. « C'est une bataille importante pour les télévision. Pour l'instant, nous sommes plutôt sur une position de blocage », témoigne Valéry Gerfaud, directeur général de M6 Web. Aux États-Unis, Disney et CBS ont bloqué les accès à Google TV. S. C.
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