Ericsson renforce sa domination

télécomsLongtemps point faible d'Ericsson, les États-Unis pourraient devenir la première arme de l'équipementier en télécoms dans les prochains trimestres. Aujourd'hui, le groupe suédois réalise tout juste 10 % de son chiffre d'affaires en Amérique du Nord. Autant que sur le continent sud-américain, mais trois fois moins qu'en Asie. Une proportion extrêmement faible pour un numéro un mondial et pour un pays qui reste, malgré l'émergence des économies asiatiques, un marché incontournable. D'où les récents efforts de la direction d'Ericsson pour enfin s'imposer outre-Atlantique.Le groupe a ainsi dépensé plus de 1,1 milliard de dollars cet été pour reprendre les actifs mobiles de Nortel. Au nez et à la barbe de ses concurrents, notamment Nokia Siemens Networks, qui souffre un peu du même mal américain. Avec cette acquisition, Ericsson peut espérer augmenter assez rapidement de 30 % sa part de marché aux États-Unis. D'autant que le contexte technologique lui est favorable. Longtemps, Ericsson, spécialiste du GSM, a été bloqué par la prépondérance de la norme concurrente, CDMA, aux États-Unis. Au profit de Lucent, puis d'Alcatel-Lucent, qui réalise pour sa part un tiers de ses ventes en Amérique du Nord.Le changement de génération technologique va faire tomber cette barrière à l'entrée. Adopté par les opérateurs de téléphonie mobile américains, le LTE est en effet un dérivé du GSM. Ericsson a d'ailleurs gagné deux contrats récemment?: l'un avec Verizon, aux côtés d'Alcatel-Lucent, l'autre, tout seul, avec Metro PCS. Avec les actifs Nortel, le groupe suédois a ainsi mis un pied chez quasiment tous les opérateurs mobiles américains. Et peut espérer leur vendre progressivement des équipements LTE.concurrence avivéeAvec Nortel, les analystes s'attendent donc à ce qu'Ericsson renforce un peu plus sa domination sur le marché mondial des équipements en téléphonie mobile, aujourd'hui de l'ordre de 35 %. Malgré la concurrence des équipementiers asiatiques, et de Huawei en particulier, « Ericsson est parvenu à prendre des parts de marché dans un contexte de crise », indiquent les analystes de la Société Généralecute; Générale dans une récente note sectorielle. Du coup, selon eux, « toute reprise de la demande en équipements dans les pays développés se traduira par une plus forte croissance du chiffre d'affaires et des marges d'Ericsson ». Les concurrents ont compris le danger. Et sont prêts à porter le fer dans d'autres régions pour éviter de se faire marginaliser. Nokia Siemens Networks a prévenu que la part de marché sera son premier indicateur stratégique en 2010. Olivier Pinaud
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