Briquets Bic : l'Europe rallume la mèche du chômage

L\'Europe se pense en continent vertueux, chargé de montrer au monde entier ce que doit être un monde idéal, sans frontières, appliquant des normes sociales, environnementales et financières irréprochables. A nous donc d\'appliquer - souvent unilatéralement - la RSE (Responsabilité sociale des entreprises), les normes prudentielles comme Bâle 3 ou Solvency 2, la taxe dite Tobin, et autres taxes carbone.Les grands pays face à nous : USA et Chine en tête, applaudissent des deux mains. Oui, l\'Europe a raison. Il faut un monde meilleur. Mais eux ont besoin de plus de temps et ce n\'est pas les très nombreux lobbyistes hors-Europe présents à Bruxelles qui diront le contraire. Ainsi nous retrouvons-nous bien seuls et surtout pénalisés dans la concurrence internationale. Les entreprises européennes, et en particulier françaises, partent déjà face à leurs compétiteurs avec des boulets aux pieds pour courir un marathon : salaires et charges sociales importantes, fiscalité très lourde. Elles doivent en plus franchir la série d\'obstacles mise par la Commission Européenne avec ses normes. Et comme la France se veut encore plus vertueuse que les autres, elle alourdit au niveau national les règles édictées par l\'Europe.Nous ouvrons à bras ouverts notre propre marchéLa conséquence est là : les produits européens peinent à pénétrer des pays qui mettent en place des barrières douanières qui, sans dire leur nom, sont redoutablement efficaces. Il nous est demandé des transferts de technologie qui permettent en boomerang de nous concurrencer et nous ne pouvons nous installer sur leur territoire qu\'en échange d\'une prise de contrôle locale. Pendant ce temps, nous ouvrons à bras ouverts notre propre marché, acceptant des millions de marchandises non conformes aux règles applicables à nos producteurs et qui peuvent être néfastes à la santé ou à la sécurité des consommateurs européens. Sans même parler de l\'impossibilité de saisir des produits contrefaits qui ne feraient que transiter par l\'Europe, fragilisant ainsi nos entreprises et dégradant leur image. Les entreprises, en particulier industrielles, se voient donc souvent contraintes de délocaliser. Les grands groupes, voire les ETI, le font pour continuer à exister mais les PME, plus fragiles, risquent leur survie. L\'emploi européen en est ainsi fragilisé. Oui à la mondialisation, non aux règles qui nous pénalisentLe dernier exemple est l\'abandon de la taxe anti-dumping pour les briquets. Bic, un de nos fleurons industriels qui produit encore en France, en fera les frais ainsi que les 280 salariés, leurs familles, et l\'ensemble de la région puisqu\'il ne faut pas oublier qu\'un emploi industriel en induit au minimum deux dans son entourage (commerces, crèches, conseils, fournisseurs...).  L\'Europe n\'est plus le centre du monde, encore moins son phare. Il est temps de faire évoluer un modèle de politique internationale, en particulier commercial, devenu obsolète et de devenir réalistes pour juguler notre déclin et redonner de la fierté aux Européens. Alors, avec Bic, disons oui à la mondialisation qui est une vraie chance pour notre économie, mais non aux règles unilatérales qui nous pénalisent.   
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