Les HLM cibleront mieux leur production

Face à la crise du logement, le secrétaire d'État Benoist Apparu cherche à faire évoluer le mouvement HLM dont certains membres déplorent eux-mêmes en aparté le conservatisme. Il veut jouer sur plusieurs leviers. Premier d'entre eux, accroître la production de logements sociaux en « zones tendues » comme l'Île-de-France pour la porter de 25 % en 2009 à 35 % du total produit en 2011, et l'abaisser dans les « zones détendues » de 24 % à 20 %. Ainsi, les subventions accordées pour la construction de logements « très sociaux » seront maintenues à 12.000 euros en zones tendues et abaissées à 8.000 euros en zones peu tendues. Les HLM objectent qu'ils vont devoir construire des logements plus onéreux avec moins de moyens. Mais Benoist Apparu rétorque que si les aides à la pierre ont diminué (624 millions), s'y ajoutent 2 milliards d'euros au titre de la TVA à 5,5%, 850 millions pour compenser l'exonération de taxes foncières et 1,2 milliard de bonifications d'intérêts, soit un total de 4,7 milliards en 2010.TRANSFERT DE FONDS PROPRESToujours est-il que Benoist Apparu pousse à une « meilleure mutualisation » des moyens entre organismes HLM, certains étant riches en fonds propres. A ce sujet, l'Union des HLM indique « travailler à l'idée de prêts entre organismes » mais marque son hostilité à tout transfert massif de fonds. Benoist Apparu rappelle enfin que les HLM s'étaient engagées en 2007 à vendre 40.000 logements par an, la vente d'un logement permettant d'en construire deux à trois.Reste que ce volontarisme a ses limites. « Il y aurait des risques à mener une politique consistant à développer des logements seulement là où les emplois sont les plus nombreux, note Michel Piron, président du Conseil national de l'habitat. Si le logement ne fait que suivre l'emploi, on risque d'ajouter des tensions aux tensions. On ne peut sans risque laisser l'Île-de-France continuer à s'étendre. Concentrer les aides dans les zones tendues peut, en outre, entraîner un maintien artificiel des prix. Le logement ne doit pas être dissocié de l'aménagement du territoire », conclut-il. Sophie Sanchez
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