Fall, attention talent  !

Magré les difficultés de son club, l'ailier droit de l'Aviron Bayonnais a séduit le sélectionneur des Bleus. « Il n'a pas de complexes. On place de gros espoirs sur lui », avoue Marc Lièvremont. afpBelle gueule. Bien bâti. Et poli avec ça. Benjamin Fall fait irrésistiblement penser à l'un de ces personnages tout droit sortis d'une série pour adolescentes. Sauf que ce métis de 1,86 m pour 92 kilos n'a pas pour ambition d'être une gravure de mode. Son « dada », c'est le rugby et pour la deuxième fois de sa carrière, l'ailier droit de l'Aviron Bayonnais, 20 ans, s'apprête à défendre les couleurs du XV de France.Le jeune homme doutait pourtant de sa présence au tournoi, vu les résultats de son équipe, 13e et actuel relégable du Top 14. « Dans un contexte difficile en club, il tire régulièrement son épingle du jeu, explique le sélectionneur Marc Lièvremont. Il n'a pas de complexes. Il nous avait impressionnés à l'occasion de sa première titularisation. » Allusion à l'essai inscrit, malgré une épaule douloureuse, face aux Samoans (43-5), lors de la tournée d'automne, en novembre dernier. « Il n'a pas de complexes, insiste Lièvremont. On place de gros espoirs sur lui. »Peut-il en être autrement ? Handicap 15,5 au golf à 14 ans, « Benji » est un véritable phénomène, un touche-à-tout naturellement doué pour le sport. Serait-ce dû au talent de son père, Souleymane, ancien intérieur du CSP Limoges ? Pas seulement. La natation n'a aucun secret pour lui. Mais c'est le basket et l'athlétisme, pratiqués jusqu'à l'âge de douze ans, qui servent le plus le Langonnais aujourd'hui. « L'athlé, par ces changements d'appuis, se rapproche beaucoup du rugby, explique-t-il. Et le basket m'a aidé à avoir un meilleur timing dans les airs. »Fan de Bolt et de HabanaQuatre ans après avoir touché son premier ballon de rugby au Stade Langonais, le voilà meilleur marqueur du championnat de France, à égalité avec le Parisien Mark Gasnier (6 essais). Le monde de l'ovalie, qui l'avait découvert l'an dernier, après un essai d'anthologie inscrit contre le futur champion de France perpignanais, le voit confirmer son talent à vitesse grand V. « On était tenté de le revoir dans un climat plus hostile », avance l'entraîneur des arrières, Emile Ntamack.Dimanche, ce sera l'Écosse. Murrayfield. Un stade qui n'effraye pas Benjamin. « Je ne vais pas me prendre la tête », promet-il. Les « gros matchs », il connaît. Il a déjà eu l'occasion d'en disputer avec les moins de 20 ans lors du dernier Mondial, au pays de Galles. Le tournoi, en revanche, c'est de l'inédit. « J'en rêvais plus jeune. Je regardais les matchs avec mon père à la télé. » Dimanche, ce fan d'Usain Bolt et de Bryan Habana sera l'un des acteurs principaux de son programme préféré. n
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