Un conducteur renverse un piéton au volant d'un véhicule non assuré. Reconnu responsable par la justice, il est condamné à verser une indemnité de 46.000 euros. Dans ce cas, c'est le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) qui indemnise la victime. Mais cette entité privée financée par les assurés et les assureurs va ensuite se retourner contre le conducteur, qui devra rembourser 160 euros par mois pendant...vingt-trois ans ! cibler les lycéensCette histoire est loin de constituer un cas isolé. L'an dernier, près de 82.000 infractions pour défaut d'assurance ont été relevées en France, et le FGAO a versé 73 millions d'euros aux victimes d'accidents causés par des conducteurs non assurés. Des drames qui tiennent le plus souvent à la négligence ou à l'inconscience des conducteurs : prime d'assurance non renouvelée à temps, déclaration erronée à la souscription du contrat, ou délai entre l'achat d'un véhicule et la souscription d'une police. Chargé depuis 2003 d'une mission de prévention, avec un budget d'environ 300.000 euros en 2010, le FGAO a donc lancé vendredi au Salon de l'automobile une campagne pour alerter sur les risques de la conduite sans assurance. Il a ainsi réalisé une plaquette d'information et un spot de deux minutes basé sur un cas réel, qui sera diffusé dans les auto-écoles et dans les stages imposés aux délinquants de la route en substitution à une sanction pénale. Travaillant déjà aux côtés de Macif Prévention et de l'Automobile Club, le FGAO compte maintenant développer de nouveaux partenariats, notamment pour cibler les lycéens. Par manque d'information ou de moyens financiers, les 15-24 ans représentent en effet 44 % des conducteurs accidentés sans assurance, selon la Sécurité routière. B. J.
La conduite sans assurance, ça n'arrive pas qu'aux autres
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