L'industrie européenne en passe de revoir son modèle

La crise oblige les acteurs à réfléchir sur les pratiques, l'évolution de leur métier. Les études sur les futurs challenges de l'industrie de la gestion d'actifs, notamment en Europe, ne manquent donc pas. Dernière en date, celle de State Street, intitulée « The changing shape of european investment management » (« Le changement de modèle de l'industrie de la gestion d'actifs européenne »). L'un des principaux fournisseurs de services financiers aux investisseurs institutionnels au monde estime que l'industrie présentera un nouveau visage dans cinq ans.Fusion-acquisition« La vague de fusion-acquisition, qui devrait se poursuivre, illustre le changement de modèle de l'industrie », indique Frédéric Jamet, directeur de la gestion chez State Street Global Advisors Paris. Les initiatives viennent principalement des banques universelles. Nombreuses sont celles qui ont vendu tout ou partie de leur activité de gestion d'actifs pour se recentrer sur leur coeur de métier, ce qu'ont fait Barclays, RBS ou encore Lloyds TSB. « Les banques universelles qui ont cessé cette activité ont fait le choix de la distribution plutôt que de la gestion », explique Frédéric Jamet. Elles l'ont aussi fait pour des raisons économiques afin de dégager des capitaux pour faire face à une pression accrue des coûts. Si le rachat par BlackRock de Barclays Global Investors lui a permis de devenir le premier gérant au monde en termes d'encours, cela a aussi amené Barclays à renforcer son capital et ainsi éviter de demander de l'aide aux autorités. Dans le même temps, des sociétés de gestion cherchent à atteindre une taille critique, « notamment sur la gestion indicielle », remarque Frédéric Jamet, et à élargir leur offre de fonds alliant une approche passive à faible coût et des stratégies alpha plus rémunératrices. Le tout en proposant des fonds transparents, répondant aux attentes des investisseurs.Pour réduire leurs coûts, certaines sociétés de gestion ont également décidé d'externaliser des fonctions supports comme le « back » et le « middle office », ce qui n'était pas l'usage il y a quelques années. Selon une étude d'Alpha Financial Market Consulting, l'« outsourcing » permettrait de réaliser jusqu'à 20 % d'économie.rationaliser les gammesEnfin, la réglementation, qui va peser de plus en plus, est aussi un élément clé de la restructuration de l'industrie européenne. La directive Ucits 4 (sur les OPCVM), qui entrera en vigueur en juillet 2011, devrait permettre de rationaliser les gammes et de réduire le nombre de fonds en Europe jugé trop important, et souvent trop petits, comparé au marché américain. Cela pèse sur les coûts et l'efficience des fonds. « Il faut donc consolider les fonds et les actifs », recommande le spécialiste. Les sociétés de gestion pourront, entre autres, créer des fonds maîtres-nourriciers transfrontaliers. T. S.
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