Air France craint une surcapacité dans le fret

Appel à la prudence. Alors que le transport de marchandises par avion reprend des couleurs, Air France-KLM, qui a dégagé un bénéfice d'exploitation au premier trimestre 2010-2011 de 11 millions d'euros après de lourdes pertes annuelles, ne veut pas s'enflammer. « Aujourd'hui, le commerce mondial redémarre en volume puisque les prévisions tablent sur une hausse de 13 % cette année. Mais il faut la comparer à une baisse de 9 % en 2009. Surtout, l'essentiel de l'amélioration a été faite au premier semestre. Le deuxième semestre s'annonce plus incertain », indiquait vendredi la directrice générale d'Air France Cargo, Florence Parly, devant l'association des journalistes aéronautiques. Ces incertitudes concernent notamment la période de pointe dans le fret (mi-octobre à fin décembre), durant laquelle l'essentiel de l'activité annuelle est réalisée. Et de pointer le risque de sous-capacités. conversion d'avions passagers« Il n'est pas certain que la profession ait l'intention de conserver la discipline capacitaire dont elle avait fait preuve pendant la crise », a précisé Florence Parly. Cette situation est déjà d'actualité. Certaines compagnies ont repris possession d'appareils qu'ils avaient parqué dans le désert de Mojave pendant la crise, y compris des vieux B747-200 très gourmands en kérosène mais qui peuvent encore dépanner avec un baril à 80 dollars. D'autres compagnies relancent la conversion d'avions passagers en avions cargo. En outre, les livraisons d'avions passagers gonflent l'offre en soutes. Aussi Florence Parly ne partage-t-elle pas les prévisions de Lufthansa d'une sous-capacité mondiale dans le fret aérien à partir de 2012 après une très légère surcapacité en 2010 et 2011. La compagnie allemande se fonde sur la baisse d'offres d'avions tout cargo comme l'a fait justement Air France-KLM, préférant remplir les soutes des avions passagers. Pour Florence Parly « les compagnies vont de plus en plus jouer cette carte. »Par ailleurs, elle estime que ce qui fera la différence entre les transporteurs européens dont les marchés naturels ne sont pas en croissance vigoureuse, sera leur capacité à nouer des partenariats avec les opérateurs des pays émergents. Pour disposer d'une offre « intéressante » au départ de ces pays. En Chine, après l'échec du projet de création d'une compagnie chinoise avec China Southern, Air France « travaille sur une formule un peu différente qui tient compte des orientations de la Chine de créer entre les compagnies chinoises un consortium du cargo. » F. G.
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