Des pirates de comptes bancaires arrêtés aux États-Unis

« Une souris et un clavier peuvent être bien plus efficaces qu'un pistolet et un masque » a résumé le procureur général de New York évoquant l'énorme coup de filet opéré par les polices américaines et britanniques ce vendredi. Une centaine de personnes ont été arrêtées de part et d'autre de l'Atlantique, soupçonnées d'être les auteurs d'un « cybercrime » à grande échelle, et pour le moins inquiétant. Car entre le mois de mai 2009 et ces tous derniers jours, ce sont au moins 3 millions de dollars aux États-Unis et près de 6 millions de dollars en Grande-Bretagne qui auraient été détournés de comptes bancaires de particuliers au profit d'un gang issu d'Europe de l'Est. On est loin des attaques de diligence dans le « Far West » américain, car pour parvenir à leurs funestes fins, les pirates informatiques envoyaient des e-mails, tout à fait ordinaires, à plusieurs dizaines de particuliers. En cliquant involontairement sur le lien contenu dans le message, ils activaient alors, sans le savoir, le virus Zeus Trojan, troisième version, qualifié déjà par les experts en sécurité internet du MI-6 « comme le plus dangereux cheval de Troie jamais créé » et décrivent « une attaque complexe qui ouvre la voie à un niveau plus sophistiqué de piratage ». Selon le FBI, il était alors facile pour les hackers de « surveiller discrètement les activités des ordinateurs, en enregistrant notamment les numéros de compte, les mots de passe et toutes autres informations confidentielles. »8 et 10 % de commissionsTrès organisé, le réseau recrutait des « mules » parmi les étudiantes russes, ukrainiennes ou biélorusses, à travers les réseaux sociaux ou des petites annonces. À charge pour elles, ensuite, de ponctionner les comptes, le plus souvent par tranches de 10.000 dollars, et de transférer l'argent ensuite à leur nom. L'une des jeunes amazones (21 ans à peine), arrêtée vendredi à New York, avec une dizaine d'autres, aurait ainsi ouvert cinq comptes dans divers établissements américains en utilisant de fausses identités et « subtilis頻 à elle seule 35.000 dollars au cours des derniers mois. Avant de virer les sommes aux organisateurs de cette escroquerie, elles empochaient au passage entre 8 et 10 % de commission. Parmi les victimes figurent les noms de JP Morgan Chase ou Bank of America. « Internet est la scène du crime du XXIe siècle », ont martelé les autorités américaines qui s'inquiètent de la recrudescence de ces « cyberarnaques » en août, ce sont 1 million de dollars qui ont été dérobés en Grande-Bretagne. Mais le démantèlement de ce réseau est le plus important à ce jour.Sixtine Léon-Dufour, à New York
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