Investissement dans les PME : un premier FIP jette l'éponge

En pleine campagne de commercialisation des fonds d'investissement de proximité (FIP), fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) et autres holdings auprès des particuliers, les mesures du projet de loi de finances (PLF) 2011 ne pouvaient pas tomber plus mal. Ces dernières mettent en effet hors-jeu, ou presque, un certain nombre de produits (voir illustration). Sans attendre qu'elles soient définitivement adoptées, certaines sociétés de capital-investissement ont pris les devants. Le toulousain Midi Capital a ainsi mis un coup d'arrêt à la commercialisation de son FIP Mezzano qui devait être investi en obligations d'entreprises. « Nous ne souhaitions pas faire courir le risque à nos partenaires de commercialiser un produit remis en question le 1er janvier 2011. Fort heureusement, nous disposons de nombreux autres véhicules d'investissement à leur proposer », justifie-t-on du côté de Midi Capital. D'autres ont préféré s'ajuster. Des FIP seront donc toujours proposés, quitte à retirer une région parmi les quatre sélectionnées (voir illustration). En grinçant des dents : « Je conçois que le législateur remette en cause les activités à revenus garantis comme le photovoltaïque ou l'immobilier, estime Fabrice Imbault, directeur associé d'A Plus Finance. Mais il est dommageable d'encadrer l'utilisation des obligations convertibles alors que des PME sont demandeuses, ou de passer à trois régions pour les FIP, ce qui ne fera que renforcer Paris, Lyon et Marseille. » Quant à 123Venture, l'un des plus importants leveurs de fonds auprès du grand public, il a bel et bien failli se retrouver sans produit à commercialiser. Le capital-investisseur a retiré sa demande d'agrément pour un holding IR (impôt sur le revenu), suite à un amendement limitant à 50 le nombre d'actionnaires des holdings (règle déjà appliquée pour les holdings ISF). Investissement limité « Quant à notre FIP 123Multi-Energies II, le photovoltaïque étant interdit à partir du 1er janvier 2011, nous avons décidé de clore les souscriptions le 15 décembre et de réaliser les investissements avant le 31, explique Olivier Goy, PDG de 123Venture. Et l'enveloppe sera limitée à 25 millions d'euros. » La profession s'inquiète enfin d'une autre mesure : la limitation de l'investissement à 1,5 million d'euros par entreprise et par an. Un seuil très faible par rapport aux « tickets » habituels et une contrainte de plus, après l'obligation d'investir en 16 mois.
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