Siemens ne voit pas poindre la fin de la crise

conglomératL'heure n'était pas à l'enthousiasme ce jeudi à Munich pour la présentation des résultats annuels de Siemens. Certes, le président du conglomérat, Peter Löscher, a rappelé que le groupe avait atteint ses objectifs durant l'exercice clos au 30 septembre : un chiffre d'affaires quasi stable à 76,7 milliards d'euros, une croissance de 13 %, à 7,5 milliards d'euros, du profit opérationnel de son c?ur d'activité (santé, industrie et énergie) et une hausse de 31 % de ce même profit sur l'ensemble des activités poursuivies. Des chiffres qui dépassent les attentes du marché grâce à une discipline rigoureuse dans la gestion des coûts : Siemens a réduit ses dépenses de distribution et d'administration de 20 % en un an et ses effectifs de 23.000 employés. « Nous avons mieux résisté que nos concurrents à la crise », a martelé Peter Löscher.Pourquoi, alors, cette ambiance lourde ? D'abord, en raison des piètres performances du quatrième trimestre, marqué par la sévère dépréciation de 1,6 milliard d'euros de la participation du groupe dans NSN, la coentreprise avec Nokia dans les réseaux télécoms. De quoi faire tomber dans le rouge le résultat net du quatrième trimestre, en perte de 1,06 milliard d'euros. Et plomber celui de l'exercice qui, à 2,5 milliards, est en deçà des attentes. Mais il y a pire : Siemens ne voit pas encore le bout de la crise. « Nous sommes au pied d'une haute montagne, et la montée est encore devant nous », a résumé l'Autrichien Peter Löscher. Concrètement, les commandes restent mal orientées. Sur l'ensemble de l'année 2008-2009, elles ont reculé de 16 %, un rythme qui ne s'est pas réduit entre juin et septembre. Et malgré une reprise possible dans quelques divisions dont Osram (éclairage) et la croissance toujours soutenue des énergies vertes, le patron de Siemens ne voit guère d'éclaircie : « L'environnement de marché en 2010 reste un défi. ». Du coup, les perspectives sont ternes sur le c?ur de métier : le groupe table dans ces activités sur un résultat opérationnel compris entre 6 et 6,5 milliards d'euros, soit un recul de 13 % à 20 %. Officiellement, les objectifs de marge pour 2010 pour l'ensemble des quatorze divisions sont conservées, mais, précise avec réalisme Peter Löscher, « nous partons du principe que, compte tenu de la situation, toutes ne pourront pas les atteindre ».Pour faire face à cette situation, Siemens entend faire des économies. Le programme de réduction des coûts et de rationalisation des achats va se poursuivre. Les licenciements aussi ? Peter Löscher a démenti vigoureusement les rumeurs d'un plan de suppression de 10.000 emplois qui circulent actuellement outre-Rhin. « Il n'y a aucun plan de restructuration, mais il faudra, dans certains cas, en passer par des mesures d'adaptation », a-t-il martelé.Y aura-t-il également une réorganisation des activités annexes ? La rumeur de cession de l'activité des appareils auditifs a été démentie et la direction a assuré que NSN avait le soutien de « ses deux maisons mères ». Reste la division de services informatiques SIS, qui va être « autonomisée » afin d'être plus compétitive. Le directeur financier Joe Kaeser a cependant reconnu qu'une introduction en Bourse ou un partenariat de cette activité était à terme une « possibilit頻.Romaric Godin, à MunichInfographie2col 70mm
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