Un constructeur nippon tout juste convalescent

Malgré les apparences, la promise n'est pas si belle. Le constructeur japonais a affiché une perte nette de 36,4 milliards de yens (267 millions d'euros) au premier semestre 2009-2010 et un chiffre d'affaires réduit de moitié. Ses ventes se sont repliées d'un quart, à 445.000 unités, avec des plongeons de 44 % en Europe, 35 % en Amérique du Nord. Fâcheux, alors que le groupe se remettait à peine d'une profonde crise, consécutive à la rupture de l'alliance avec Daimler-Chrysler, intervenue le 22 avril 2004. Après quatre ans de cohabitation.Au-delà de la conjoncture actuelle, Mitsubishi Motors (MMC) pâtit toujours de plusieurs handicaps. D'abord, il s'agit d'un constructeur de taille très limitée pour un groupe généraliste. MMC ne devrait pas dépasser le million de véhicules vendus cette année. Au Japon, il n'est d'ailleurs que le huitième constructeur, avec une pénétration de 3 % à peine. Dans l'Union européenne, il s'octroie seulement 0,7 % des immatriculations et, aux États-Unis, 0,5 %. En Chine, il écoule deux fois moins d'unités que PSA. En Inde, ses volumes sont anecdotiques (3.700 exemplaires l'an dernier). Rien à voir avec les fortes présences de Toyota, Nissan ou Honda.Le groupe, qui a produit sa première voiture en 1960 et jeté les bases de l'industrie automobile coréenne (avec Hyundai) ou malaisienne (avec Proton) tout en fournissant de nombreux modèles à Chrysler dans les années 1970 et 1980 ? bien avant l'alliance Daimler-Chrysler ? manque aujourd'hui cruellement de ressources. Il souffre d'un outil industriel souvent surcapacitaire, comme l'usine néerlandaise en sous-production chronique à cause d'un arrêt brutal de la fabrication des Smart Forfour (Daimler). Paradoxalement, il manque de produits adaptés, notamment aux États-Unis et en Europe, tout en ayant une gamme trop étendue par rapport à sa production. D'où des coûts unitaires élevés. Le coup d'arrêt porté aux coopérations avec Chrysler pèse fortement. MMC est le plus fragile des constructeurs japonais. Il n'a nullement l'envergure qu'avait Nissan lors de sa reprise par Renault.pionnier de l'électriqueLa firme dispose néanmoins d'atouts, comme certains modèles réputés (Pajero, pick-up L200) et une présence mondiale, quoique faible. Elle bénéficie aussi d'une bonne image de qualité, même si celle-ci a été ternie au début de la décennie par des défauts sur des véhicules dissimulés aux autorités nippones, en infraction avec la loi. MMC développe par ailleurs des petits véhicules à coûts modérés, destinés surtout aux pays émergents, qui devraient voir le jour dès 2011. Crédité d'une certaine rapidité de décision, avec des cicuits administratifs courts, MMC jouit également de bureaux d'études renommés pour leur compétence. Il fait ainsi figure de pionnier en matière de voiture électrique. A.-G. V.
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