SommetLes sommets se suivent? et ne se ressemblent pas. Le sommet Union européenne-Ukraine qui se tient vendredi à Kiev marque un retournement complet des relations entre l'Europe et l'Ukraine. Alors que le pays s'enfonce dans la crise sur fond de rivalités politiques stériles, les responsables européens ont l'intention de faire entendre leur mécontentement.En septembre 2008, les Européens avaient proposé à l'Ukraine d'élaborer un accord d'association pour l'année suivante. Mais les négociations n'ont depuis guère avancé. « Il est clair qu'il y a beaucoup de frustration parmi un grand nombre d'États de l'UE, si ce n'est tous », résume Andrew Wilson, analyste au European Council on Foreign Relations de Londres.au bord du dépôt de bilanSous perfusion internationale, l'Ukraine est au bord du dépôt de bilan. Cette situation inquiète les Européens qui importent un quart de leur gaz de Russie via l'Ukraine. Personne ne sait comment l'Ukraine va payer sa note de gaz cet hiver, le FMI ayant refusé de débloquer la deuxième tranche d'un prêt de 16,4 milliards de dollars.L'Union européenne redoute donc de faire une nouvelle fois les frais d'une guerre du gaz entre la Russie et l'Ukraine.Les Européens attendent qu'« on retourne à l'État de droit, qu'on se débarrasse de la corruption » en Ukraine et que « les promesses électorales ne soient pas financées avec l'argent de la communauté internationale, du FMI et des contribuables européens », a récemment averti le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche.L'Ukraine risque de retourner dans le giron de la Russie. Le président Viktor Iouchtchenko, très europhile, n'est même pas crédité de 5 % des intentions de vote. La présidentielle devrait donc se jouer entre le russophile Viktor Ianoukovitch et le Premier ministre Ioulia Tymochenko qui s'est rapproché des positions russes.Xavier Harel

latribune.fr

04 Déc 2009, 1:44

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