Les ascenseurs se mettent au diapason du développement durable

Réduire l'énergie consommée par les bâtiments, c'est le défi qu'impose le changement climatique. L'environnement bâti représente 42,5 % de l'énergie finale totale consommée en France et 23 % des émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc jouer sur tous les postes pour diminuer cette consommation, issue, pour 80 % à 85 %, de l'usage des bâtiments. Les ascenseurs sont un de ces leviers : ils représentent 3 % à 4 % de ces 42 %, un ratio qui monte à 7 % à 8 % dans les tours de grande hauteur, comme celles de La Défense, près de Paris.Cent millions de trajets sont effectués chaque année dans des ascenseurs, soit plus que dans le métro parisien et le RER francilien réunis, selon la Fédération française des ascenseurs. Or le parc existant est vétuste. En France, on compte 450.000 ascenseurs accessibles aux personnes (y compris les monte-charge), dont 50 % ont plus de 25 ans. Et de nombreux monte-charge font appel à des systèmes à piston hydraulique utilisant des litres d'huile et très gourmands en électricité. Dans les années 1990, beaucoup d'appareils hydrauliques ont ainsi été installés par souci d'économies.Les fabricants d'ascenseurs ont donc pris le train du développement durable. La loi urbanisme et habitat du 2 juillet 2003, qui a programmé la mise en sécurité des ascenseurs existants, incite les copropriétés à renouveler ou à moderniser leurs appareils.le modèle Gen2Le suisse Schindler a adopté la classification énergétique pour l'ensemble de ses ascenseurs. L'américain Otis a lancé en 2008 son modèle GeN2, dont le moteur synchrone à aimants permanents promet « une réduction de la consommation électrique de 30 % par rapport à une machine traditionnelle ». Les anciens ascenseurs sont en effet souvent équipés de réducteurs de vitesse mécaniques, avec pour conséquence un très mauvais rendement. Aussi, les ascensoristes ont-ils généralisé les machines dites « gearless », sans réducteur, pilotées notamment par un variateur de fréquence, qui consomment moitié moins d'énergie que les générations antérieures. La puissance souscrite par contrat auprès d'EDF est diminuée aussi, ce qui allège les charges pour la copropriété. Par ailleurs, tous les ascenseurs équipant des tours de grande hauteur sont désormais assortis de systèmes de récupération d'énergie.Le finlandais Koné affirme pour sa part que son MonoSpace 2.6 génère une économie d'énergie « d'au moins 50 % » par rapport à un ascenseur conventionnel, en combinant un système de traction et de récupération d'énergie performant, l'éclairage par diodes électroluminescentes, ou encore une mise en veille automatique après le dernier appel. Sophie Sanchez
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