Les entreprises se financent à moins de 3 %

Bonne nouvelle pour les entreprises : les taux baissent. Mauvaise nouvelle : de moins en moins de crédits leur sont accordés...Les derniers chiffres de la Banque de France indiquent qu'en janvier, les taux sur les nouveaux crédits aux sociétés non financières sont retombés sous les 3 %, à 2,99 %. En novembre 2009, ils étaient déjà tombés sous ce seuil (à 2,97 %). Ils étaient ensuite remontés à 3,04 % en décembre. Les économistes avancent deux explications. « Les banques se financent à un taux extrêmement favorable sur le marché interbancaire. Elles sont quasi en situation de surliquidit頻, indique l'un d'eux. Le taux Euribor à 3 mois qui sert de référence sur ce marché continue à baisser. Ce jeudi, il est tombé à 0,654 % ! Autre explication, plutôt optimiste : les banques penseraient à nouveau à leurs parts de marché et elles seraient plus enclines à modérer leurs marges... Mais, contrairement à l'intuition qui voudrait qu'avec l'assouplissement des conditions de crédit les entreprises empruntent plus, le flux de crédits nouveaux aux sociétés non financières a recommencé à diminuer en ce début d'année, à 228,7 milliards d'euros après 232,1 milliards en décembre.« prudence excessive »Ces chiffres ne devraient pas laisser la ministre de l'Économie indifférente. Ce vendredi, Christine Lagarde reçoit les dirigeants des principales banques françaises pour faire le point sur leurs engagements en matière de financement de l'économie, et tout particulièrement des PME, en 2010. Elles sont particulièrement attendues sur le sujet des crédits de trésorerie. En janvier, ce sont en effet les crédits aux entreprises à moins d'un an qui reculent (de 157,4 en décembre à 152,7 milliards d'euros en janvier, soit - 3 %), alors que ceux à plus d'un an se redressent (74,7 à 76 milliards).Économiste au Crédit Agricolegricole, Olivier Eluere pense qu' « on devrait assister à une reprise modérée du crédit en 2010, dès que les entreprises auront le sentiment que l'économie redémarre ». « En 2009, les entreprises ont modéré leurs coûts de production, ce qui leur a permis d'améliorer leurs profits, et elles ont réduit leurs dépenses - stocks, investissements -, ce qui a conduit à une diminution de leurs besoins de financement », explique-t-il.Mais, au-delà de la baisse indéniable de la demande de crédit, beaucoup d'observateurs, comme la Médiation de crédit, dénoncent la « prudence excessive des banques ». En décembre, une étude du cabinet KPMG révélait que 75 % des PME estimaient être confrontées à au moins une mesure de durcissement de la part de leur banque, comme des demandes de garanties supplémentaires, une réduction des facilités de trésorerie ou encore un allongement des délais d'acceptation des demandes de crédit.
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