DisparitionDécès de L'ÉCONOMISTEJACQUES MARSEILLE Professeur...

DisparitionDécès de L'ÉCONOMISTEJACQUES MARSEILLE Professeur d'histoire économique à la Sorbonne, titulaire de la prestigieuse chaire fondée par Marc Bloch, Jacques Marseille, auteur de nombreux essais à succès, est décédé jeudi à Paris à l'âge de 64 ans des suites d'un cancer. Sa première passion fut l'enseignement et il ne cessait de vanter les mérites de la transmission du savoir et de la vulgarisation. Plus historien qu'économiste, plus intuitif que théoricien, Jacques Marseille a su cultiver son art consommé du non-politiquement correct pour dénoncer les archaïsmes du modèle social français - « le mal français », - qui, selon lui, limite les initiatives et bride la croissance. L'enseignement, les syndicats, la formation professionnelle, les subventions publiques, les rentes de situation étaient ainsi systématiquement passés à la moulinette dans ses nombreux ouvrages, dont certains, comme « le Grand Gaspillage » ou « la Guerre des deux France », furent de vrais succès de librairie et le firent connaître du grand public. Souvent associé aux « déclinistes », qui, comme Nicolas Baverez, dénoncent le déclin de la France dans le monde, Jacques Marseille préférait pourtant se présenter comme un « anarcho-libéral », celui qui conteste le système et ses dogmes pour faire renaître l'initiative privée et réhabiliter l'entreprise. Sa grande force était double. Tout d'abord, savoir trouver les bons chiffres en appui de sa démonstration. Ses détracteurs en faisaient d'ailleurs leurs choux gras pour souligner son manque de fondement théorique ou dynamique dans ses argumentations. Ensuite, il fut l'un des premiers universitaires à comprendre toute la puissance des médias pour faire passer des idées auprès de l'opinion, Jacques Marseille était ainsi devenu chroniqueur au « Point », à « Enjeux-Les Échos », à « L'Expansion » et participait fréquemment à des émissions de télévision. De quoi susciter un intérêt parmi les politiques, surtout à l'UMP, où il était toujours très écouté mais pas toujours suivi. E. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.