GDF Suez ne croit pas à une reprise rapide de la demande industrielle

Sans véritable visibilité sur un éventuel rebond à court terme du prix du gaz et sur la reprise rapide de la demande de ses clients industriels, le groupe énergétique GDF Suez a révisé en baisse son objectif pour l'exercice 2011. « Nous ne constatons pas chez nos clients industriels le vif rebond espéré, et nous pensons qu'il serait hasardeux de l'anticiper dans les prochains mois », a expliqué jeudi Gérard Mestrallet, le PDG du groupe.GDF Suez table donc désormais sur un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en croissance d'au moins 15 % en 2011 par rapport à celui de l'année 2009, alors qu'il espérait auparavant atteindre un niveau de 17 à 18 milliards d'euros en 2011, correspondant à une croissance d'au moins 21,4 %. Pour l'année en cours, le groupe s'est montré moins précis, se contentant d'indiquer qu'il espérait dégager un Ebitda supérieur à celui de 2009. Conséquence de ce pessimisme sur le court terme, GDF Suez a amplifié son programme de réduction de coûts, portant son objectif d'économies à l'horizon 2011 de 1,8 milliard à 1,95 milliard d'euros.Les paramètres qui ont contraint le groupe à abaisser ses objectifs ont été ceux-là mêmes qui l'ont handicapé en 2009. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la consommation d'électricité a en effet baissé l'an dernier de 4 % en Europe, tandis que celle de gaz s'affaissait de 6 %. Couplé à la mise en service de nouvelles capacités de production, dans le gaz naturel liquéfié et dans le gaz non conventionnel, ce recul de la demande a entraîné une division par deux du prix du gaz en 2009.Sur l'ensemble de l'exercice 2009, le groupe énergétique a enregistré un recul de son chiffre d'affaires de 3,8 %, à 79,9 milliards d'euros. Le repli le plus marqué de l'activité a été enregistré dans sa division de gaz, qui a vu son chiffre d'affaires se contracter de 8,6 %, à 22,4 milliards d'euros.Mais GDF Suez est néanmoins parvenu à afficher un Ebitda en légère croissance en 2009, de 1 %, à 14 milliards d'euros. Cette amélioration reflète en premier lieu la progression des performances dans la division Énergie Europe et International, conséquence entre autres d'une meilleure disponibilité de ses centrales. Quant au résultat net du groupe, il s'est inscrit en progression de 0,3 %, à 4,5 milliards d'euros.Bulle gazièreConcernant l'évolution attendue du prix du gaz, les dirigeants de GDF Suez ont souligné ne pas compter sur des tendances beaucoup plus favorables sur le très court terme, tout en tempérant les oracles des plus pessimistes ne prévoyant pas de résorption de la bulle gazière avant 2015. « 2010 ne sera sûrement pas l'année où les choses vont permettre d'aller fondamentalement mieux sur les prix du gaz », a indiqué Jean-François Cirelli, le vice-président du groupe. Il a ajouté toutefois qu'il espérait une amélioration à partir de la fin de l'année. Gérard Mestrallet a pour sa part estimé qu'une reprise pourrait intervenir « plus tôt et plus vigoureusement que certains ne l'imaginent ».À propos d'éventuelles acquisitions, alors que le groupe a mis fin le mois dernier à ses discussions de rapprochement avec le britannique International Power, Gérard Mestrallet a réitéré le credo de croissance organique de GDF Suez. « GDF Suez n'a pas besoin d'acquisition significative pour croître ou atteindre ses objectifs », a souligné le dirigeant. n
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