Arkema cède du terrain en Bourse face à Rhodia

Les représentants cotés de la chimie de spécialité sont rares. Dès lors, la comparaison entre Arkema et Rhodia est tentante. D'ailleurs, les investisseurs ne se privent pas pour réaliser des opérations d'arbitrages entre les deux titres. Depuis le début de l'année, le marché a jeté son dévolu sur Rhodia. La journée de jeudi est venue confirmer cette tendance.À tel point qu'au fil des heures, le recul de l'action Arkema semblait provoquer un courant acheteur sur son homologue coté, qui conforte son avance de 20 points au cours des deux derniers mois. Non sans raison. Au travers de la présentation de ses résultats annuels, l'ex-filiale de Total a montré qu'il était difficile de concentrer ses efforts sur un vaste plan de restructurations tout en optimisant son développement. Depuis son introduction en Bourse en 2006, Arkema est confronté à une double problématique : rationaliser un portefeuille hérité des anciennes activités chimiques du géant pétrolier tout en devenant un acteur incontournable de la chimie de spécialité dans le monde. Entre-temps, la société a consacré beaucoup de temps et d'énergie au nettoyage de ses actifs tandis que la crise est passée par là.difficile d'inverser la vapeurRésultat : l'impact des cessions et des économies d'échelle a certes joué positivement sur les comptes 2009 (voir ci-contre), mais le groupe se montre bien plus prudent que la concurrence pour l'année en cours. Ainsi, alors que son président, Thierry Le Hénaff, reste évasif pour 2010, se contentant de prévoir une marge brute d'exploitation « significativement » supérieure à celle enregistrée en 2009, Rhodia table, de son côté, sur un bond d'au moins 35 % de sa rentabilité.Force est de reconnaître que ce dernier profite toujours de la forte contribution bénéficiaire et récurrente de ses métiers de négoce de certificats carbone (84 % du résultat opérationnel en 2009). Mais les faits sont là. Comme le soulignaient récemment les analystes d'Oddo, Arkema reste fortement présent sur des segments toujours en difficulté comme la construction ou la peinture. En outre, la société accuse toujours un net retard par rapport à son concurrent dans sa conquête des pays émergents. L'exposition de ses facturations à ces régions du monde atteint 21 %, contre 45 % pour Rhodia. Et cela alors que ce dernier, qui a fait état, l'an passé, d'un bénéfice d'exploitation quatre fois supérieur à celui d'Arkema, dispose d'une capacité d'autofinancement plus confortable pour accroître son avance. Dès lors, on peut penser qu'il sera difficile pour Arkema d'inverser la vapeur, et de retrouver la préférence du marché. D'autant que le titre, qui se traite à dix-sept fois les bénéfices escomptés par le consensus Bloomberg en 2010 contre douze fois pour Rhodia, reste cher.
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