« Les convois de la honte »  : la sncf en accusation

Voilà un film qui va faire mal, avec sa question centrale : quelle est, durant la dernière guerre mondiale, la part de responsabilité de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) dans la déportation de 76.000 juifs (dont 11.000 enfants), 20.000 tziganes et 38.000 résistants ?Comment se fait-il qu'en quatre ans de guerre, pas un seul des 76  convois qui ont quitté la France pour les camps de concentration et d'extermination nazis n'a jamais été détourné de sa destination, ni même sérieusement retardé ? Le documentaire « les Convois de la honte », de Raphaël Delpard, qui sortira en salles le 10 mars, ne nie pas les actions, réelles, de résistance des cheminots. Pour autant, il écorne le mythe des « 400.000 résistants » de la SNCF. Selon des historiens cités dans le documentaire, c'est à peine 10 % des effectifs de l'entreprise qui ont réellement résisté. Et, qu'il s'agisse des réseaux gaullistes ou communistes, la priorité n'était pas d'empêcher les départs des trains de déportés. C'est un fait.Surtout, ce qui est démontré, c'est à quel point la direction de l'entreprise ferroviaire, composée de polytechniciens persuadés d'être l'élite de la nation, a toujours brillé par son zèle à servir l'état, quelle que soit sa couleur politique.Alors, que ce soit l'état français de Pétain ou les forces occupantes allemandes, peu importe, ce qui compte c'est la stricte application des ordres reçus, sans jamais s'émouvoir de la déportation. Surtout que ces directeurs poursuivaient individuellement leur plan de carrière. Alors, ils s'empressent de fournir les wagons à bestiaux... Leur seule préoccupation : savoir qui va payer. Un film qui fait froid dans le dos. J.-C. C.
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