« Il faut que le durable redevienne à la mode. » C'est le credo qu'a lancé lundi la ministre du Développement durable Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) à l'occasion de la publication du rapport du Conseil économique pour le développement durable (CEDD) sur « le financement de la croissance verte ». Le propos s'applique à l'après-Grenelle de l'environnement. « Le Grenelle a les moyens de ses ambitions », a affirmé la ministre, rappelant notamment les 10 milliards d'euros du grand emprunt dévolus, entre autres, au soutien de projets de nouvelles lignes de transports publics, ou encore les aides fiscales octroyées à la rénovation énergétique des logements. « Financements d'amorçage »Nathalie Kosciusko-Morizet estime toutefois que les lignes budgétaires affectées aux projets du Grenelle de l'environnement « ne sont que des financements d'amorçage ». Et qu'une fois « la pompe amorcée, elle doit continuer de fonctionner ».Est-ce à dire que la ministre craint qu'à l'avenir tout projet vert ne puisse être développé faute de financement ? Sans doute, car les freins financiers pèsent fort sur le développement de la croissance verte. Autant de blocages que le CEDD pointe dans son rapport. Ainsi, l'État, ensablé dans son déficit budgétaire, est-il plus que frileux à ouvrir la boîte aux soutiens financiers. La crise a, par ailleurs, refroidi de quelques degrés supplémentaires les ardeurs prêteuses des banquiers et autres investisseurs. Le tout aboutissant à, « une double rareté » des fonds, selon l'expression d'Alain Quinet, coauteur du rapport.À ces difficultés s'ajoute le fait que la plupart des investissements verts sont de long terme, s'opposant à une culture du court terme de la finance privée. Il est donc urgent pour Nathalie Kosciusko-Morizet d'inventer des financements innovants afin « d'en finir avec la culture du jetable et du court terme qui doivent devenir ringards ». R. J.

latribune.fr

04 Avr 2011, 21:24

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