Une pépite devenue challenger de France Télécom

L'histoire de la Société française de radiotéléphone (devenue SFR) a été riche en rebondissements depuis sa création en 1988 par la Générale des Eaux, ancêtre de Vivendi. Après des débuts dans les téléphones portables de voiture, SFR lance son service de téléphonie mobile GSM en 1992 à Paris. En parallèle, la Générale se lance en 1996 dans le fixe avec Cegetel. En 1999, alors que SFR a déjà 5 millions de clients, Vivendi décide de faire entrer des actionnaires étrangers au sein du Groupe Cegetel qui chapeaute les deux activités, l'allemand Mannesman, l'anglais BT, l'américain SBC, dans un montage complexe. Bras de ferÀ l'automne 2002, c'est le bras de fer entre Vivendi Universal, criblé de dettes par l'ère Messier, et Vodafone, qui a racheté Mannesman, pour prendre le contrôle du Groupe Cegetel, devenu une belle affaire fort rentable. Pressés par les marchés de céder des actifs pour se renflouer, Jean-René Fourtou et Jean-Bernard Lévy font le pari de débourser 4 milliards pour reprendre les parts de BT quand Vodafone acquière celles de SBC. Pendant quelques années encore, Vodafone et les investisseurs croient que Vivendi cèdera l'affaire. Mais le groupe français tient à sa pépite. Sur le plan opérationnel, SFR, qui a hésité à rester un pur acteur du mobile, a finalement fusionné en 2009 avec Neuf Cegetel qu'il avait introduit en Bourse trois ans plus tôt. Il est ainsi devenu le premier opérateur alternatif français face à un France Télécome;lécom intégré. SFR pèse aujourd'hui 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires et emploie 10.000 personnes. Dans le mobile, avec 21,3 millions de clients, il dispose d'une part de marché de 33,1%, que ni Bouygues ni les opérateurs virtuels n'ont vraiment entamée. Dans l'ADSL, avec sa Neufbox, après les multiples croissances externes de Neuf (AOL, Club Internet), le groupe est redevenu numéro deux, avec 23% du marché, devant Free. Si le groupe reste florissant, avec une marge opérationnelle de 19,6%, les décisions réglementaires rognent la rentabilité et la concurrence s'est durcie et devrait s'intensifier avec l'arrivée de Free dans le mobile en janvier. D. C.
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