Après deux ans de calvaire, UBS confirme son redressement

UBS va mieux. La banque helvétique l'a confirmé mardi lors de la publication de ses résultats trimestriels. Après un bénéfice de 1,2 milliard de francs suisses au quatrième trimestre 2009, elle a publié de nouveau un résultat dans le vert sur les trois premiers mois de l'année, à 2,2 milliards de francs. Une performance qui lui permet de faire mieux que sa rivale zurichoise Credit Suisse (2,1 milliards). Du jamais vu depuis l'été 2007. La banque sort ainsi d'une période de crise longue de deux ans et demie, marquée par des pertes records et des sorties massives de capitaux. Sur la seule année 2009, plus de 100 milliards de francs avaient quitté les caisses de sa banque privée, notamment sous l'effet de son conflit avec le fisc américain et de l'amnistie fiscale italienne. Un phénomène qui a profité à nombre de ses concurrents, dont Credit Suisse. Mais l'hémorragie s'estompe : entre janvier et mars, ses clients ont retiré 15,4 milliards de francs, contre 45,12 milliards au dernier trimestre 2009. La situation reste fragile en Amérique du Nord mais s'est améliorée partout ailleurs. confiance affichéeToutefois, les dirigeants de la banque restent prudents. « Nous sommes confiants sur le fait que la situation s'inversera à un certain point. Mais il est difficile de savoir si ce sera à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine », a indiqué John Cryan, le directeur financier, avant d'ajouter que la banque enregistre déjà des afflux nets en Asie et dans certaines régions en Europe. Le directeur général, Oswald Grübel, lui, garde le cap. « Nous sommes bien positionnés pour atteindre nos objectifs à moyen terme », a-t-il réaffirmé, en référence aux annonces ambitieuses faites en novembre dernier (atteindre un bénéfice avant impôt de 15 milliards de francs d'ici trois à cinq ans). Cette confiance, le dirigeant la puise notamment dans les chiffres affichés par sa banque de financement et d'investissement (BFI). Les performances de la division « taux et change », en particulier, ont fait sensation : ses revenus ont quintuplé en un an, à 2,17 milliards de francs. Au total, la BFI d'UBS a enregistré un bénéfice de 1,19 milliard de francs au premier trimestre, soit peu ou prou autant que la banque privée (1,18 milliard). Et les perspectives sont bonnes, d'après la direction de la banque, qui table sur un niveau d'activité comparable au deuxième trimestre.Enfin, John Cryan a précisé que l'exposition d'UBS aux dettes d'état de la Grèce et du Portugal était « minime » et « pas très importante » pour l'Espagne. Au 31 mars, le ratio de fonds propres Tier-One de la banque était de 16 %, contre 15,4 % au 31 décembre 2009. En dépit cette série d'annonces positives, le titre d'UBS, à l'image du secteur bancaire européen, a violemment reculé à la Bourse de Zurich (-5,05 %, à 16,18 francs suisses).
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